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par jps » 01 juin 2020, 11:32
et oui le revoilà bon transfert et pas cher
Alors qu’il soufflera ses 72 bougies le 30 novembre prochain, Philippe Garot s’est mis dans la tête de…rechausser les crampons. Il faut dire que l’ex-défenseur du Standard, de Beveren et du RWDW, qui ne fait absolument pas son âge, a conservé l’allure d’un sportif. Affûté et le teint halé, Phlippe Garot semble déterminé. Le ballon rond lui manque et il se sent apte à reprendre du service. Le Verviétois, qui gère désormais un club de tennis à Nandrin, n’attend plus que l’appel d’un club de provinciales pour effectuer un come-back qui ne devrait pas passer inaperçu. Rencontre avec une personnalité du football qui a gardé toute sa spontanéité et son franc-parler.
-Philippe Garot, vous semblez radieux et épanoui. Votre club de tennis (le TC Condroz) est enfin accessible mais le virus du football ne vous a toujours pas quitté ?
" Effectivement, le football me démange toujours. J’envisage d’ailleurs de chercher un club pour retrouver le plaisir de jouer. Ce ne sera évidemment plus en première division mais une équipe de 3ème ou de 4ème provinciale pourrait me convenir ".
-A votre âge, avec le respect que je vous dois, vous vous sentez encore apte à fouler les pelouses ?
" Oui, je me sens en plein forme malgré mon âge…canonique. Je peux même vous assurer qu’il n’y aura aucun problème ".
-Votre âge ne constitue donc pas un problème pour pouvoir (re)jouer au foot ?
" Je vais vous dire que non. J’aurai bientôt 72 ans, c’est vrai, mais tout le monde me dit que je n’ai pas changé. J’ai juste pris quelques kilos mais je les cache bien (rires). En tout cas, avec mon expérience et mon envie, je n’ai pas peur de relever ce nouveau challenge. J’ai encore joué avec des anciens internationaux et joueurs de D1 et cela s’était très bien passé même si c’était il y a quelques années… ".
-C’est donc un appel du pied que vous lancez aux clubs de provinciales, d’autant que vous êtes libre sur le marché ?
" Effectivement. Si un club de provinciales, qui cherche un défenseur expérimenté, est intéressé par mes services, il peut me contacter, je suis preneur mais si possible en Province de Liège même si je suis ouvert à toute proposition "
-Ce n’est donc pas pour l’argent que vous voulez reprendre le football ?
" Certainement pas. A la limite, je paierais même pour pouvoir rejouer… "
-Mais pourquoi cette envie de rejouer au foot à plus de 70 ans ?
" Et bien, c’est très simple, le football a pendant longtemps été toute ma vie. J’ai ensuite investi dans le tennis en créant un club qui marche très bien mais voilà, le ballon rond me manque. J’ai besoin de me défouler sur un terrain et pour cela, rien de tel que le foot. Je ne vise pas un club du top évidemment mais avec mon expérience, je pense que je pourrai encore tenir ma place en provinciales "
-En tant qu’arrière-central, libéro comme on disait à l’époque, vous allez surtout jouer sur votre placement mais face à des attaquant rapides et plus jeunes, vous pourriez bien vous retrouver en difficultés ?
" Oui mais comme vous le dites, je vais surtout miser sur mon placement et mon expérience d’ancien joueur de l’élite. A mon avis, les quelques mètres qui me manqueront par rapport aux jeunes joueurs de P3 ou de P4 qui courent plus vite que moi, je devrais parvenir à les contrer grâce à mon placement que j’ai appris lorsque je jouais en Division Un"
-Quels souvenirs gardez-vous de votre carrière professionnelle ?
" Que des bons souvenirs. Le Standard était mon club de cœur. Je suis fier et heureux d’avoir porté ce maillot durant 6 saisons. Malheureusement, je n’ai rien gagné à Sclessin. Ensuite, je suis parti à Beveren qui possédait une génération dorée avec plusieurs internationaux belges (Jean-Marie Pfaff, Albert Cluytens, Jean Janssens, Marc Baecke, Paul Theunis, Paul Lambrichts, Eddy Jaspers sans oublier Wilfried Van Moer qui rayonnait encore dans l’entrejeu…) et deux joueurs allemands talentueux (Heinz Shönberger et Erwin Albert). C’est grâce à Wilfried Van Moer que j’ai débarqué au Freethiel et je lui en suis toujours reconnaissant. A Beveren, j’ai décroché le titre de champion et j’ai gagné la coupe de Belgique. C’est donc au Pays de Waes que j’ai connu les plus beaux moments de ma carrière et cela même si je devais effectuer 350 km (aller et retour) tous les jours pour participer aux entraînement… Beveren restera en tout cas à jamais gravé dans ma mémoire"
-C’est la raison pour laquelle vous êtes habillé aux couleurs de Beveren (chemise jaune et pantalon bleu) ?...
" Je n’avais même pas remarqué. C’est le plus grand des hasards mais maintenant que vous le dites, c’est peut-être un signe (rires)… "
-Et le Standard, c’est votre club de cœur mais vous allez encore à Sclessin et vous suivez toujours l’évolution du club ?
" Il fût un temps où j’y allais régulièrement mais je n’y ai plus mi les pieds depuis quelques années. Je suis encore les résultats mais sans plus… "
-On peut dire que vous avez pris un peu de recul ?
" J'ai pris beaucoup de recul mais je n’en dirai pas plus… "
-Alors, quand on regarde les photos de l’époque, on peut dire que vous n’avez pas trop changé, en tout cas physiquement. En rue, on doit donc toujours vous reconnaître ?
" C’est vrai qu’on me dit que je suis toujours le même. Je ne dois donc pas avoir trop changé même si je sens quand même que j’ai vieilli. Je dois vous avouer que j’ai même pris quelques kilos. A l’époque, quand je jouais au Standard, je pesais 70 kilos. Maintenant, je dois être à 82 mais cela ne se voit pas trop. Je les cache plutôt bien (rires)…
-Alors, Philippe, quel est le secret pour rester jeune et en forme comme vous l’êtes ?
" C’est assez facile, je ne fume pas et je ne bois pas une goutte d’alcool. Je n’ai même jamais bu d’alcool de toute ma vie. C’est probablement ça, le secret de cette éternelle jeunesse (rires) !...
-Pas de tabac et pas d’alcool mais vous ne faisiez pas spécialement attention à votre régime alimentaire quand vous étiez joueur. Vous étiez même un grand amateur de….frites. Est-il vrai que vous en mangiez même tous les jours ?
" C’est vrai, il m’arrivait même d’en manger deux à trois fois par jour alors que j’étais professionnel en D1. Je pense que c’est grâce à mon métabolisme que je n’ai jamais eu de surcharge pondérale. Je ne savais pas me passer de frites même si cela ne plaisait pas du tout aux entraîneurs. Je me souviens d’ailleurs qu’au Standard, tous les joueurs étaient pesés, notamment en début de saison. Ceux qui avaient pris trop de kilos, devaient payer une amende symbolique. Comme j’en profitais encore plus durant les vacances, Robert Waseige était convaincu que j’avais pris du poids. Il m’a appelé et m’a demandé de me peser en premier, certain que j’allais devoir m’acquitter de l’amende. Et bien, il n’en fût rien puisque j’avais perdu 3 kilos !... "
-En mangeant des frites ?
" Oui, en mangeant des frites à tous les repas mais c’était surtout de la fonte musculaire. Je vous prie de croire que Robert Waseige n’en croyait pas ses yeux. Ce qui a bien fait rire tout le monde… "
-De nos jours, il est impensable pour un joueur professionnel de s'alimenter de la sorte. Vous pensez que vous auriez pu vous adapter à l’évolution du football moderne ?
" Les temps ont changé et le football s’est professionnalisé à outrance. C’est tout simplement impensable de nos jours. J’aurais dû m’adapter et faire de très gros efforts mais je ne pense pas que cela m’aurait plu. Alors là, pas du tout…)
-Alors, que pense votre entourage (votre épouse, vos enfants et vos petits-enfants) de votre retour éventuel sur un terrain de football ? "
" Ils ne me croient pas et me demandent si je ne suis pas devenu complètement fou… Mais moi, je sais, que c’est possible. Je ne leur demande pas de venir me voir. Je leur demande simplement de me faire confiance et de ne pas se tracasser pour moi. Je sais bien ce que je fais "
-Et donc, vous n’êtes pas fou ?
" Non, pas encore. En tout cas, je ne crois pas (rires)… "
jps Le "Liègionnaire""Buvez du Lait"