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par thema » 05 sept. 2024, 11:19
Dans Le Soir de ce matin :
Aucune offre concrète n’a été faite mais A-CAP reste confiante
Kevin Sauvage
A Sclessin, 777 Partners a bien été remplacé par A-CAP, son plus gros créancier, qui se veut positif dans le dossier de la vente.BELGA.
En bords de Meuse, c’est bien A-CAP qui a repris la main. La holding américaine a assuré au club que ce dernier suscitait bien de l’intérêt mais que plusieurs étapes restaient encore à franchir.
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Ce mercredi, par voie de communiqué, le Standard a officialisé ce que tout le monde savait depuis plusieurs semaines : 777 Partners a cédé la main à A-CAP. Le 16 septembre prochain, lors d’une assemblée générale, le conseil d’administration du Standard sera totalement modifié. Jusqu’à présent, il était composé de Josh Wander, Steven Pasko et Keith Steele qui avait remplacé Jean-Michel Javaux il y a quelques semaines. Les trois hommes de 777 seront remplacés par deux membres de la holding américaine ainsi que deux éléments du club. « Ce Conseil d’Administration de transition travaillera avec Moelis & Co., une banque d’investissement indépendante de premier plan au niveau mondial, pour soutenir la finalisation d’un processus de vente commencé en juin et pour assurer la stabilité du club pendant ce processus grâce à un dialogue permanent entre A-CAP et le Standard », précisait le club dans un communiqué. Si pour les supporters du Standard, la peste chasse le choléra, il semblerait que ce soit un nouveau pas vers la vente du club par A-CAP qui a un plan pour la vente du Matricule 16.
Aucune offre liante n’a été déposée !
Enclenché il y a déjà plusieurs mois, le processus de vente du Standard semble être au point mort aux yeux des supporters qui s’impatientent et surtout s’inquiètent à chaque mauvaise nouvelle venue d’outre-Atlantique. Rétrospectivement, banque d’investissement indépendante, Moelis&Co avait pris en main le dossier. Les candidats acquéreurs avaient jusqu’au 11 juillet pour déposer une offre dite non liante. Cette période de dépôt a été prolongée jusqu’à la fin du mois de juillet dans un premier temps et jusqu’au 8 août dans un second. Plusieurs acheteurs potentiels ont marqué un intérêt, c’est le cas, notamment, d’un Américain provenant de Floride. Ces candidats devaient renvoyer un document comprenant plusieurs questions à Moelis&Co. Ils avaient le loisir, au bas de ce document, de proposer un montant. Il nous revient qu’aucun ne l’a finalement fait. A la place, ce sont des questions supplémentaires qui ont été posées à la banque d’investissement concernant, évidemment, tous les litiges en cours entre le Standard et Bruno Venanzi, notamment. A l’heure actuelle, alors qu’une vente était espérée pour avant la fin du mercato avant de revoir ce timing pour le début de l’automne, aucune offre liante n’a été déposée pour le Standard. Cela veut-il dire que le club n’intéresse personne ? Non, répond A-CAP qui a assuré à la direction liégeoise que le club était bien attractif mais qu’il restait encore des étapes à franchir pour le rendre encore plus attractif, notamment en réglant plusieurs points. Les décideurs d’A-CAP ont également précisé être très confiants quant à la vente prochaine du Standard.
Vers un accord avec Bruno Venanzi dans le courant du mois
La première phase du plan de A-CAP consistait donc à retirer les noms de représentants de 777 Partners dans l’organigramme du club, histoire de couper tous les liens entre les deux entités. Le second point, important aux yeux de la holding américaine, c’est clarifier la situation au niveau des litiges avec Bruno Venanzi. Pour rappel, ce dernier réclamait, avec les anciens actionnaires, le payement de la seconde tranche de l’Immobilière mais aussi de la deuxième tranche du rachat ainsi que le remboursement de son prêt de 3 millions d’euros octroyé à 777 Partners juste après le rachat. Les deux parties se sont rapprochées d’un accord qui devrait être entériné d’ici le courant du mois de septembre. Cet accord sera de nature, dans un premier temps, à annuler le gel des actions du club (ordonné dans le cadre de la plainte de Venanzi et des actionnaires de l’Immobilière) qui bloquait la vente du club. Dans un second temps, il rassurera les candidats acquéreurs qui pourront alors faire une offre pour un club plus clean d’un point de vue juridique. Il restera néanmoins le contentieux avec le cabinet d’architectes Assar à résoudre. Aussi, du côté des États-Unis, on semble réfuter la théorie selon laquelle Bruno Venanzi serait en première ligne pour reprendre le club avec des investisseurs russes. Le 22 juin dernier, devant le Tribunal de l’entreprise, l’avocat de Bruno Venanzi, M e Roman Aydogdu, avait demandé à ce qu’il soit acté que son client n’était pas candidat à la reprise. « Actez, s’il vous plaît, que mon client n’est pas candidat acquéreur du Standard de Liège. »
Réduire la dette du club de plus de 20 millions
La troisième phase du processus lancé par A-CAP consistera à diminuer le montant de la dette du Standard. Pour rappel, suite au gel des actions du club, les injections de capital venues de 777, via A-CAP, ne pouvaient être converties en capital comme ce fut le cas par le passé. Le dernier passage devant notaire pour conversion en capital date du mois de décembre 2023. Depuis le début de l’année, c’est un peu plus de 20 millions d’euros qui ont été prêtés au Standard et qui ne peuvent être convertis en capital. Ces 20 millions constituent évidemment une dette pour le club, dette qui sera effacée une fois que le gel des actions aura été levé. Une fois ce mouvement effectué, il nous revient que le montant de la dette du club liégeois tournerait aux alentours des 15 millions. En attendant, A-CAP a donné l’assurance au club que le robinet ne serait pas coupé et que les besoins du Matricule 16 seraient comblés, pas forcément sportivement mais plus au niveau de la bonne continuité du club cette saison. Le Standard devrait d’ailleurs encore passer le contrôle mensuel des Licences sans encombre en septembre. Jusqu’à la fin de l’année civile, le club pourra vivre sur ses rentrées du mercato estival sans que A-CAP n’intervienne. En mai 2025, le Standard aura également terminé de rembourser le prêt de 3 millions de Marouane Fellaini. Le 17 août dernier, nous vous révélions que 777 Partners avait contracté un prêt de 10 millions à la société Tifosy Capital, société londonienne qui a lancé son fonds qui propose des prêts à des clubs européens qui ne font pas partie du top, dont le Standard. A ce jour, le club doit encore rembourser entre 6 et 7 millions. En octobre, les dirigeants du club se mettront à table avec ceux de la société londonienne comme ils le font après chaque mercato afin de rediscuter de l’étalement des remboursements.
La plainte de Leadenhall freinera-t-elle la vente ?
En mai dernier, l’un des principaux créanciers de 777 Partners, Leadenhall, avait introduit une plainte à New-York, accusant la société américaine de fraude et lui réclamant plus de 600 millions de dollars. Leadenhall avait obtenu une injonction préliminaire du juge empêchant 777 Partners de dissiper certains de ses actifs. Le 30 août dernier, la société américaine a de nouveau introduit une plainte, bien plus fournie, à l’encontre de 777 Partners et A-CAP qu’elle soupçonne d’étranges connivences ainsi que de mensonges sur les garanties présentées dans le cadre des prêts qui leur ont été octroyés. Pour Leadenhall, A-CAP (qui a investi trois milliards de dollars dans les activités de 777) et 777 Partners ne formeraient qu’une seule entité. Du côté de A-CAP, on prépare une réponse officielle tout en avançant que Leadenhall ne se serait pas suffisamment prémuni au niveau des garanties et tenterait de l’impliquer afin d’obtenir le remboursement des 600 millions de dollars que 777 doit à Leadenhall. Cette nouvelle plainte pourrait-elle freiner la vente du club ou précipiter la fin de l’approvisionnement du club par A-CAP, là encore, la holding américaine a assuré le club du contraire. Comme on dit, qui vivra verra…
« Les Liégeois ont été plus que tous les ans domptés, néanmoins, ils ont toujours relevé leurs crestes »
Michel de l’Hospital, 1558.