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par thema » 14 janv. 2024, 22:46
N1 | Un coup de force qui a tout l’air d’un bras de fer à l’URSL Visé : « Il y a deux mois de retard dans le versement des salaires », admet le président Guy Thiry
L’URSL Visé, par la force des choses, a donc aligné son équipe espoirs ce dimanche face à OHL. Un signe supplémentaire, au-delà d’une lourde et prévisible défaite (5-1), d’une situation (extra)sportive catastrophique.
ANALYSELe président Guy Thiry va devoir trouver des solutions.
Le président Guy Thiry va devoir trouver des solutions. -
Par Yves Hardy
Publié le 14/01/2024 à 21:48
Le noyau A de l’URSL Visé a donc décidé d’une action forte ce dimanche… matin, à quelques heures du déplacement des Oies sur la pelouse de Tirlemont, pour y affronter les espoirs louvanistes. Aucun joueur confirmé, à l’exception de Belhadj (contractuellement lié à Beveren) et Bunchukov, ne figurait donc sur la feuille de match, ni dans le onze de départ, ni sur le banc.
Une péripétie de plus, et non des moindres, dans une saison cauchemardesque à plus d’un titre. Qui a tout l’air, cette fois, d’un bras de fer engagé avec la direction du club. « Ce qui se passe à Visé dépasse le cadre du football », concède Didier Degueldre, appelé à guider la jeune troupe visétoise depuis le petit banc. « Je comprends la décision des joueurs sur le fond, moins sur la forme », ajoute-t-il, forcément mis devant le fait accompli lui aussi par le timing imposé par les protestataires.
Situation intenable, voire invivable
Si on en arrive là chez les Oies, c’est parce que la situation devient semble-t-il intenable, voire invivable au quotidien pour la plupart des joueurs, qui ne touchent plus leur argent. Et certains sont visiblement sur la corde raide, au point de se soucier davantage de leur vie quotidienne que du football ! « Il y a deux mois de retard dans le versement des salaires, admet le président Guy Thiry. Je sais que c’est emmerdant (sic) pour les joueurs, mais Visé n’est pas le premier club dans le cas. Est-ce une raison suffisante pour ne pas jouer ? Que les choses soient claires : la décision qu’ils ont prise ne réglera pas nos problèmes financiers. » Se pose dès lors une question : cohérent avec lui-même, le noyau A ne jouera-t-il plus jusqu’au règlement du litige ?
Au-delà de cet aspect financier, le groupe, semble-t-il uni dans la difficulté, invoque également un manque de considération, dans le dialogue et le relationnel. Plusieurs entrevues n’ont, paraît-il, pas suffi à faire bouger les choses jusqu’à présent. Considérant l’instant critique, le noyau A a donc tenté un coup de force qui, disons-le ouvertement, avait aussi pour but d’acter un forfait contre Louvain, histoire de marquer davantage les esprits.
La situation est critique, notamment parce que les Jamaïcains n’ont plus rien versé depuis le 1er septembre
Guy Thiry, Président de l’URSL Visé
En patron qu’il est, Guy Thiry a pris acte de la situation. Quelque part inédite dans son chef. « En trente années de présidence, il ne m’est jamais arrivé de vivre une chose pareille. Nous avons nos torts dans les retards de paiement. L’action des joueurs, elle, peut tenir de la faute grave sur le plan contractuel. » Même si ces derniers, sous le couvert d’un certificat médical, n’ont visiblement pas agi innocemment.
« La situation est critique, notamment parce que les Jamaïcains n’ont plus rien versé depuis le 1er septembre », confie Guy Thiry. Dans tout ce marasme et dans la foulée du retour (au club) de la dizaine de joueurs jamaïcains il y a moins d’une semaine, pas de nature à apaiser le climat, Craig Butler, le boss caribéen a annoncé sa venue en Belgique pour ce mardi. La première depuis belle lurette. Pour aider (enfin) à recoller au mieux les morceaux ? Ou pour conforter les dirigeants visétois dans l’idée de sonder d’autres pistes ?
« Les Liégeois ont été plus que tous les ans domptés, néanmoins, ils ont toujours relevé leurs crestes »
Michel de l’Hospital, 1558.