datafred a écrit : ↑15 oct. 2025, 22:45
Vingt personnes interpellées pour violence lors de la manifestation qui a réuni plus de 100 000 personnes.
Mettre le projecteur sur les violences de quelques énergumènes est une tactique malhonnête et manipulatrice de la droite pour faire passer au deuxième plan les revendications de l'énorme majorité des manifestants.
JoeDalton a écrit : ↑15 oct. 2025, 22:47
Relis la mienne...
Je ne dis nulle part que ces violences sont légitimes, elles sont contre-productives politiquement et légitiment la répression, et elles servent objectivement les intérêts de ceux qui veulent détourner l'attention de la réalité.
Donc non je ne vais pas les défendre et donc oui il est légitime de se poser la question de qui ils sont (même si je ne doute pas de l'existence de vrais blacks blocks qui y croient vraiment).
La réalité c'est qu'il y a eu un nombre quasi jamais vu de gens en rue, que ces gens ont été super calmes même quand ils ont été agressés, et que dans les absents il y en a pas mal qui se disent aujourd'hui "ben oui tiens finalement"

le reste est totalement marginal en fait, je te laisse réfléchir à qui a intérêt à ce qu'on ne parle que de ça aujourd'hui...

Personne n'est obligé de répéter en boucle qu'il n'y avait que 80.000 manifestants qui n'ont rien compris dont de nombreux blakblokdetremegauche, on est carrément autorisés à s'en tenir aux faits pour se faire sa propre opinion
Pas mal de choses à dire, sans doute, à ce propos.
D'une part, les stratégies actuelles de maintien de l'ordre amènent les "forces de l'ordre" à appréhender un certain nombre de personnes qui n'ont nullement eu un comportement répréhensible. Aujourd'hui, c'est très largement documenté (et on ne parle ici que des cas où on a eu les moyens de prouver que l'intervention répressive était indue... ce qui passe sous silence tous ceux où il est impossible de le faire). Si on parle de 20 interpellations (

... franchement, cela me paraît ridiculement bas, même dans le cas où zéro personne aurait commis la moindre infraction, à tel point que je ne peux qu'imaginer qu'il manque des infos!!!), cela ne peut que correspondre à une manifestation totalement tranquille et pacifique. Il me paraît donc sidérant qu'on parvienne encore (y compris ici) à braquer les projecteurs sur des violences commises par des manifestants.
D'autre part, l'incrimination "black block" semble être devenue totalement hégémonique. C'est le cas, bien sûr, en France. Cela l'est aussi en Suisse (une manifestation solidement réprimée à Genève la semaine dernière permettait aux responsables policiers et politiques d'utiliser cette récrimination pour justifier la répression aveugle d'une manifestation dont toutes les personnes que je connais qui s'y trouvaient m'ont assuré qu'elle se déroulait dans le plus grand des calmes). J'apprends en vous lisant à quel point ce réflexe semble devenu une évidence pour les "tenants de l'ordre" en Belgique aussi. Rappelons par ailleurs que l'expression "black block" fait référence à une technique de manifestation et non à une ensemble de personnes. Et que cette technique est née à la suite de constatations répétées que les moyens traditionnels de mobilisation étaient parfaitement neutralisés, disqualifiés et rendus inoffensifs. Cette disqualification s'accompagnant d'une montée en force de l'appareil répressif et de son utilisation quasi guerrière, quelques militants se sont mis en tête d'abandonner l'exigence de pacifisme qui était devenue, selon eux, une entrave à l'efficacité de l'action. Ils ont choisi d'abord de ne pas se laisser faire et ensuite de riposter. Les "black blocks" ne sont pas constitués de casseurs, mais plutôt de résistants. Les casseurs, eux, rôdent autour des manifs comme les parasites autour de leur hôte. Je m'étonne toujours de voir à quel point certains discours médiatiques et politiques confondent les deux...
On semble donc bien être là face à un cas avéré et caractérisé de propagande policière, politique et médiatique.
Cela ne serait rien sans doute si la conséquence (voulue, sans aucun doute) n'était pas de passer en partie sous silence le message de la manifestation.