Davor M. a écrit : ↑14 mai 2022, 22:56
Non mais cette conversation me faisait tellement penser à ce "meme" que je n'ai pu m'empêcher

Quand tu as des forces étrangères (Russie) qui soutiennent voir infiltrent des unités hostiles sur ton territoire (l'Ukraine), il ne faut pas s'étonner à ce que quelques cinglés participent au mouvement de résistance. Mais si on veut bien regarder attentivement, on se rend compte que c'était loin d'être la majorité des troupes ukrainiennes engagées dans le Donbass.
Ce procès d'intention va de pair avec les accusations d'extrême-droite en ukraine quand celle-ci constitue moins de 5% de l'échiquier politique ukrainien, contre quasi 35% en France pour donner un exemple. Autre exemple, l'extrême-droite est la force politique majoritaire en Flandre.
Il y a eu l'invasion puis l'annexion des deux régions administratives de Crimée ET de Sebastopol.
La même année la Russie s'engageait en Syrie en soutien de la pire dictature qui soit, dans la lignée de ce qu'a pu faire un Pol Pot au Cambodge.
Les images des villes bombardées en Ukraine sont similaires à celles qu'on a vue d'Alep, d'Idlib et de la banlieue de Damas.
Avant il y a eu la Georgie, la Tchétchénie... En fait on le voyait venir de loin, mais on n'a pas réagi, on n'a eu aucune volonté de bousculer nos vies confortables avec nos chaudières au gaz bon marché.
Je suis entièrement d'accord, je dis bien que c'est loin d'être majoritaire et je pense qu'aujourd'hui ce n'est plus décisif comme ça a pu l'être en 2014, ce qui montre une évolution très mature de la société ukrainienne malgré la guerre. Marginaliser l'extrême droite malgré son efficacité sur le terrain et malgré le nationalisme dû à l'invasion russe au Donbass et en Crimée est remarquable. Par contre, je maintiens totalement concernant la banalisation de certains groupes ou symboles en raison de la guerre et des exploits militaires, des gens très bien brandissent ce symbole et ça me dérange profondément. L'heure n'est certes pas à mesurer son soutien, mais j'espère qu'on n'aura pas à la regretter.
Concernant l'évolution de la situation, c'est facile à dire a posteriori, c'est en effet dans la pleine continuité des actions passées.
Mais hormis la Georgie, plutôt minimisée par tout le monde, en Tchétchénie Poutine agit sur son territoire (sous prétexte qu'il a écrasé des extrémistes musulmans, on a déjà bien laissé faire en silence...), en Syrie il agit à l'appel du gouvernement en place (aussi détestable soit-il, et met fin à l'état islamique... en même temps qu'à toute forme de révolte locale...).
En Crimée "pacifiquement" ou au Donbass "militairement", Poutine peut évoquer la situation de l'époque (discussions avec l'UE rompues brutalement par le gouvernement pro-Russe, manifestations pacifiques pro UE, répression sanglante des Berkut, réaction violente avec l'extrême droite en 1ère ligne, renversement d'un gouvernement certes lamentable mais élu et pro-Russe, passage brutal de l'Ukraine "à l'Ouest", nationalistes au premier plan, réaction d'une partie de la population pro-Russe dont certains peuvent faire état de brutalités, Russie qui arrive "au secours" de ses marionnettes locales).
Depuis, la situation est relativement figée militairement, politiquement l'Ukraine évolue vers un modèle de centre-droit européen pendant que le Donbass se fige dans le soviétisme le plus primaire et que les leaders de la révolte de 2014 sont tous éliminés 1 par 1.
Jusqu'il y a peu, les Ukrainiens qui criaient à la menace étaient pris pour de joyeux turlurons, il faut bien constater qu'ils avaient malheureusement raison.
Aujourd'hui, RIEN ne peut justifier ce qui se passe, j'ai beau essayer de chercher dans les justifications russes, au mieux c'est une attaque préventive pour régler ce qu'ils sont les seuls à estimer être un problème, ça va plus loin que le Donbass puisqu'ils veulent imposer un nouvel ordre mondial (cf la "réserve" de pas mal de pays du sud), les discours sur la dénazification sont absolument inaudibles.
Et en essayant de voir au travers de la propagande de part et d'autre, même si je ne serais pas aussi enthousiaste que certains concernant la déroute totale des Russes, il me semble quand même que les objectifs initiaux des Russes doivent être sérieusement revus à la baisse, et même s'ils vont nous expliquer que c'est fait exprès (cf Kiev) on ne peut que s'en réjouir
