Que deviennent nos anciens ?
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Re: Que deviennent nos anciens ?
On a joué à Ans jusqu'en 2008 et notre montée en D2. Dès ce moment-là, Ans était impossible. On a commencé la saison à Verviers... pour très vite se retrouver au Pairay.
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Re: Que deviennent nos anciens ?
pas le moindre souvenir non plus



Le FC Liège, c'est à Rocourt et nulle part ailleursÉric Vandebon a écrit :C'est surtout palpable quand on attaque dans le sens de la nouvelle tribune debout, on ressent une attraction. Cela fait plaisir et les supporters en redemandent.
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Sans être mauvaise langue, ce n'est une 'promotion' pour aucun des deux ...
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Niko sur le grillage après un but. 
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Re: Que deviennent nos anciens ?
J'ai par contre toujours bien en mémoire qui sont les 2 autres joueurs visibles sur la photo

Le FC Liège, c'est à Rocourt et nulle part ailleursÉric Vandebon a écrit :C'est surtout palpable quand on attaque dans le sens de la nouvelle tribune debout, on ressent une attraction. Cela fait plaisir et les supporters en redemandent.
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Re: Que deviennent nos anciens ?
https://www.rtbf.be/article/facebook-li ... r-10998746
Bref, il voulait absolument absolument absolument revenir jouer pour Liège un jour mais... Anderlecht, c'est tellement mieux

Bref, il voulait absolument absolument absolument revenir jouer pour Liège un jour mais... Anderlecht, c'est tellement mieux

"Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue."
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Re: Que deviennent nos anciens ?
J’ai ensuite choisi de reculer pour prendre du plaisir. C’est ce que j’ai retrouvé à Waasland-Beveren. Même si c’était en D1B, ça avait peu d’importance car j’étais sur le terrain tous les week-ends, j’ai été titulaire douze fois sur douze, je jouais tout le temps 90 minutes.BloodAddict a écrit : ↑24 mai 2022, 14:20https://www.rtbf.be/article/facebook-li ... r-10998746
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Bref, il voulait absolument absolument absolument revenir jouer pour Liège un jour mais... Anderlecht, c'est tellement mieux![]()
C'était donc mieux là qu'à Liège, le club de son coeur.
Et si l'important était d'être sur le terrain, donc pas l'argent, qu'est ce qu'il est allé foutre là puisque à Liège il aurait joué tous les matchs aussi?
Et bla bla bla ....
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Il ne faut plus parler de lui, le club mérite mieux et plus fiable.Air Jipé a écrit : ↑24 mai 2022, 14:43J’ai ensuite choisi de reculer pour prendre du plaisir. C’est ce que j’ai retrouvé à Waasland-Beveren. Même si c’était en D1B, ça avait peu d’importance car j’étais sur le terrain tous les week-ends, j’ai été titulaire douze fois sur douze, je jouais tout le temps 90 minutes.BloodAddict a écrit : ↑24 mai 2022, 14:20https://www.rtbf.be/article/facebook-li ... r-10998746
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Bref, il voulait absolument absolument absolument revenir jouer pour Liège un jour mais... Anderlecht, c'est tellement mieux![]()
C'était donc mieux là qu'à Liège, le club de son coeur.
Et si l'important était d'être sur le terrain, donc pas l'argent, qu'est ce qu'il est allé foutre là puisque à Liège il aurait joué tous les matchs aussi?
Et bla bla bla ....
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Vous vous souvenez qu'on a eu un Vinicius qui est passé au club à l'époque des "Brésiliens de Rubulotta"?
Ben il vient de marquer en finale de Champions League.
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Ah j'ignorais qu'il avait un garçon, félicitations!
Fameux parcours aussi pour Alcantara.
Je me souviens de la fois où il nous avait dit "ma foutchebol, pawfois gagner pawfois perdou" (c'était après un match qu'on avait perdou) et qu'on lui était tombé dessus en lui expliquant qu'on était un grand club et qu'on rigolait pas avec ça, sacré Zé Luis il s'est bien repris.

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Re: Que deviennent nos anciens ?
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Monseigneur Modeste 1Er :
Marc Grosjean, 30 ans de coaching et de succès: "Je pense que j’ai fait mon temps, dit-il. Mais sait-on jamais..." - https://www.dhnet.be/sports/sport-regio ... 65ff5701d9
Marc Grosjean, 30 ans de coaching et de succès: "Je pense que j’ai fait mon temps, dit-il. Mais sait-on jamais..." - https://www.dhnet.be/sports/sport-regio ... 65ff5701d9
jfstassen a écrit :N'oublions jamais le précepte Raphaello-Quarantien : "J'ai gagné, j'm'en fous !"
« Ear the news ? The dogs are dead »
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« Oui mais René Collard il chausse mieux ! »
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Tellement discret, mais quel grand monsieur!
NOTRE INVITÉ DU JOUR
Jovan CURCIC : Quand on n’a plus de parents, la vie est difficile…
Je m’en souviens comme si c’était hier… Ne voilà-t-il pas une expression usuelle, utilisée régulièrement aussi bien dans la vie de tous les jours que dans les plus beaux romans. Une expression banale mais d’une importance capitale car cela signifie, que sans trop y faire attention, nous réalisons un travail de mémoire perpétuel.
Lorsque j’ai « inauguré » cette rubrique, à la veille de notre seconde « Rencontre des Amis de Nostalgie Football Belge », en Mai 2017, mon intention était avant tout de partir à la découverte de joueurs qui nous avait fait vibrer dans un stade de football. Et puis, de fil en aiguille, la confiance et le respect mutuel s’installant entre nous, j’ai recueilli certaines confidences, certains faits, qui m’ont encouragé à aller un peu plus loin au fond des choses. J’ai également senti chez certains le besoin de parler de leur vie, de se confier, de se décharger d’un poids qu’ils avaient encore sur leur cœur après tant d’années. Je les ai « religieusement » écouté, tenté de les comprendre, de percevoir leur ressenti, mais toujours sans aucun voyeurisme.
Si bien qu’une sorte de confiance s’est installée entre-nous, un profond respect et une belle amitié est née…
Comme dans tout bon roman se cache, derrière l’acteur principal, une vie parfois mouvementée, parfois heureuse mais aussi parfois très triste. Parfois certaines attitudes parlent plus que des paroles. Il y a aussi parfois des fous rires, mais également des remontées de chagrin qu’on ne sait/peut pas ignorer, témoins d’un passé douloureux…
Et rien que pour cela, vous me direz ce n’est déjà pas mal, ils méritent notre reconnaissance, notre respect et notre sympathie…
UNE BELLE ET GRANDE FAMILLE TERRASSÉE PAR LA GUERRE ET LA MALADIE…
Un enfant de Mai (4/5/1941), le beau mois du muguet mais aussi un mois/une année de guerre…
Et le moins que l’on puisse écrire est que la grande famille de Johan a payé un lourd tribu.
C’est d’ailleurs avec une certaine émotion qu’il va nous la détailler…
«Les Curcic, originaires du Nord-Est de la Serbie et qui ont émigré à Cacak, c’est avant tout une famille d’artisans. Je commencerai par mes arrières grands-parents, les grands parents de ma mère. Mon arrière-grand-père s’appelait Jovan, il était Berger, et mon arrière-grand-mère s’appelait Marta. Ils ont eu 6 enfants : Milan, Bozidar, Mara, Spacenia, Anja et Nada. Mon grand-père s’appelait Antonije et ma grand-mère Covilka. Ils ont eu 5 enfants : Nada, Lubiza, Radomir, Dragan et Ilja. Nada est décédée qu’elle avait 14 ans, Lubiza est décédée à 21 ans ainsi que Covilka, son épouse, toutes les trois victimes de la tuberculose. La seconde épouse de mon grand-père a été tuée par les Russes, elle devait avoir 45-46 ans. Antonije est mort de chagrin à 50 ans laissant derrière lui la veuve et l'enfant de 10 ans qu'il avait pris sous son aile... Mon grand-père avait deux magasins, un où il vendait des serrures, l’autre des corniches et gouttières. Mon papa s’appelait Radomir et ma maman, Mara. Je suis fils unique. Mon épouse s’appelle Miroslava (Miro-Slava = Paix & Fête), elle a 79 ans. Et notre fille s’appelle Alexandra, elle est née le 6/10/1964. Vous savez, notre famille c’est formée un peu comme un Conte de Fées. Nous étions allés jouer un match à Casablanca avec le Partizan de Belgrade. Il n’y avait pas de vols directs. On volait de Belgrade à Paris et de Paris (Air France) à Casablanca. Au retour, arrivés à Paris, nous avons embarqué dans l’avion pour Belgrade et là, Mademoiselle Miroslava était hôtesse de l’air ! Je l’ai un peu draguée, à la descente de l’avion, je lui ai proposée de la revoir, nous nous sommes revus et… nous nous sommes mariés. Ensuite, Alexandra est arrivée, que du bonheur. Nous avons 58 ans de mariage ! Mais permettez-moi de revenir un peu en arrière dans mon récit, car… En 1937, mon papa était communiste, il a été fusillé par les allemands à Valjevo le 21/12/1943, il avait 23 ans. A cette époque, il y avait les partisans communistes et les « Cetnik » l’élite. Papa avait ramené 10-12 personnes de « West Morava », ils avait été obligés de traverser la rivière à la nage au mois de février par un temps glacial. Ma fille Alexandra possède d’ailleurs les certificats « Héros Nationaux Yougoslaves » de Radomir(mon papa,) Dragomir et Ilija (deux fils de mon grand-père Antonije), tous tués par les Allemands . Il y avait des Allemands partout, c’était la période de Tito qui obligeait de ramasser les Réservistes pour les entraîner à la guerre. Avec ma mère, nous sommes retournés vivre chez les grands-parents, c’est ces vieilles personnes qui m’ont gardé. À l’âge de 7 ans, je suis rentré à l’école mais j’étais un gamin terrible. J’ai vécu avec ma mère jusqu’à 15 ans et 8 mois, puis je suis parti à l’école à Belgrade. J’avais suivi les cours « Gymnasium Classique Latin », tandis qu’à Belgrade j’ai suivi les cours de la 5ème à la 8ème année de Moniteur de Sports… ».
MON ARRIVÉE À BELGRADE ET MES DÉBUTS AU PARTIZAN…
A cette époque, n’oublions pas que nous sommes toujours avec la grande Yougoslavie, soit un immense réservoir de joueurs de football "tous plus talentueux les uns que les autres". La Partizan de Belgrade c’est carrément l’élite, vous conviendrez que le jeune Jovan se hasardait à vouloir s’intégrer dans « la crème de la crème » du football national. Mais il faut aussi souligner qu’il n’avait pas encore 16 ans et qu’il avait déjà porté une bonne partie de « sa croix » sur ses épaules. Et c’était loin d’être fini, malheureusement…
« Mon arrivée à Belgrade a été facilitée du fait que j’avais deux tantes qui y habitaient. La première année, je l’ai passée à l’Internat, à partir de la seconde j’ai habité chez un « Privé ». Mais, je n’avais pas d’argent et difficile pour manger. Tous les jours, je prenais deux trolleys pour arriver au Stade, les numéros 14 et 11, j’ai fait ça pendant 3 ans. J’ai signé mon premier contrat en 1960, un contrat 3ème Catégorie, qui me rapportait quelques sous, pas mal quand même… Heureusement, lorsque je me suis marié, j’ai reçu d’autres avantages. J’étais le substitut du gardien de l’équipe nationale ce qui n’est quand même pas mal. Au Partizan, lorsque je suis arrivé, j’ai d’abord joué 2 ans en Juniors UEFA et nous avons été champions ces 2 années consécutives ! Et sur les 5 années en Première, nous avons été 4 fois Champions ! J’ai échappé au service militaire, je suis resté 1 an sans jouer, j’ai passé cette année en famille avant de partir en Allemagne… ».
WEISSWEILER M’ACCUEILLE PUIS ME RÉVOQUE APRÈS 6 MOIS SANS AUCUNE CONCESSION…
Nous sommes en juin 1965, nos deux tourtereaux n’ont pas encore deux ans de mariage et la petite Alexandra pas encore un an, qu’ils faut déjà préparer les valises pour s’en aller vers d’autres cieux. Direction l’Ouest, l’Allemagne, une nation qui ne laisse pas que de bons souvenirs à nos amis. Mais il faut travailler pour faire bouillir la casserole et faire vivre la famille. N’étant pas le premier « Yougo » à prendre le large, Jovan a quelques « tuyaux » qui lui permettent de déposer ses valises au Borussia VfL Mönchengladbach et son célèbre entraîneur mais oh combien « froid et rigide », Hennes Weisweiler…
« J’ai été bien accueilli souligne Jovan, J’ai commencé à jouer, l’entraîneur ne me faisait jouer que les matchs amicaux, jusqu’au jour où il m’a dit froidement, j’ai un très bon premier gardien, j’ai besoin de joueurs dans le jeu, je n’ai plus besoin de toi ! »…
ELINKWIJK EN EREDIVISIE AVEC UN PUBLIC EN OR ET ENTHOUSIASTE POUR LEUR GARDIEN…
Johan vient de fêter ses 25 ans, le muguet est fané, les roses commencent à bourgeonner, et l’herbe du Stadium commence enfin à devenir de plus en plus verte pour le gamin têtu comme une mule mais qui, dès le départ, sait ce qu’il veut et où il veut aller.
Et cette fois-ci sera la bonne. Non content de recevoir l’Amour de sa petite famille, il va enfin jouer, montrer de quoi il est capable entre les perches et s’attirer une reconnaissance illimitée du public, son public… Comme en témoignent ces photos du 21 mai 1967. Elinkwijk vient de se faire atomiser par le grand Feyenoord (1-5), et Curcic est véritablement assailli par ses fans qui veulent le toucher, le féliciter et le consoler. Et oui, vous ne rêvez pas, de nos jours tu prends cinq boulettes dans ta cage, t’as intérêt à sortir pas les coulisses plutôt que par le devant de la scène…
« Elinkwijk était un club de Première Division avec un autre club, Dos, tous deux de l’agglomération d’Utrecht. En 1970, ces deux clubs vont fusionner avec un troisième, Velox, pour former le FC Utrecht. Nous habitions un petit village, Maartensdijk, entre Hilversum et Utrecht. Tu sais Hilversum là où il y avait la Radio et la Télévision hollandaise. Le public était formidable, il se massait derrière mon goal et il m’encourageait à tout rompre. C’était vraiment la belle époque, c’est vrai que nous n’étions pas riches financièrement, mais qu’est-ce que nous étions riches de cœur… ».
Cher Jovan, voilà bien une citation qui vous va comme un gant: C’est le cœur qui témoigne de la richesse d’un homme. Il est pauvre ou riche non selon ce qu’il possède mais selon ce qu’il est ! (Henry Ward Beecher).
UN VERRE AU CHALET, UNE PETITE FAVEUR ET ME VOILÀ SOUDAIN DEVENU CENTRE-AVANT…
Malgré un accueil formidable et une adoration sans borne du public batave, Jovan ne restera pourtant qu’une année à Utrecht.
Une fois de plus, un choix de carrière guidé par son intuition, judicieux ou pas, c’est l’avenir qui nous le dira. Ah ce sacré destin…
Au fait, il en avait un peu marre de l’Edam et du Gouda et il avait entendu dire qu’à Liège on dégustait de succulents boulets à la liégeoise. Autre goût, autre couleur, autre ambiance aussi naturellement… Lui qui avait l’habitude de faire des prouesses dans son but rectangulaire, il allait découvrir « Le Carré » sans herbes…
« Je passais tout à fait par hasard à Rocourt, je suis arrivé en voiture et je me suis rendu au Chalet pour boire un verre. Or, il se fait que le patron du chalet provenait de la région d’Eupen et il parlait l’allemand comme moi. Nous avons sympathisé, nous avons discuté, puis… J’ai reçu l’autorisation de Maurice Lambrechts et Georg Kessler de m’entraîner, mais à une seule condition : m’entraîner au centre-avant et surtout ne pas dire que j’étais gardien de but ! Au fur et à mesure que le temps passait, les supporters étaient enchantés de leur nouveau centre-avant, rires… Kessler m’appela dans son bureau, il me dit en allemand, Curcic je veux te voir demain matin à 9h00 en tenue de gardien de but, je veux te tester ! A 9h00 pile, j’étais prêt à lui montrer mes talents, mais nous n’étions pas seuls, re-rires… Des dirigeants étaient là, cachés derrière les arbres… Pendant 45’, il m’a bombardé à fond, après il m’a dit, il n’y a pas de discussion, tu es un vrai gardien de but. Le soir, le 30 juin 1967 à 23h30, Maurice Lambrechts est allé à la Poste de Rocourt, il a réveillé le postier pour entériner mon transfert. Tu t’imagines que pendant 1 mois, je n’avais pas/plus pris un ballon de la main…. Avec André Radar, un ami que j’apprécie beaucoup, nous avons fait des tournantes, puis André est parti à l’Union avec Guy Thys, un autre grand entraîneur ».
PATRO EISDEN, UN DÉTOUR PAR AACHEN AVANT D’ENFILER MON COSTUME D’ENTRAÎNEUR…
« Arrivé en fin de contrat à Liège, nous étions le 15 juin et toujours pas de contrat constate Jovan. Je suis allé voir Jules Georges qui me répond, tu sais Jovan, tu coûtes cher ! Premièrement, ce n’était pas vrai et je n’allais quand même pas jouer pour rien. Il se fait que Leo Canjels était arrivé du Club de Bruges à Eisden et qu’il cherchait un bon gardien. J’ai joué une saison à Eisden, puis j’ai encore joué une saison avec les « Pompiers » de Aachen, avant de revenir à Rocourt comme entraîneur… ».
ONZE ANS APRÈS SIR GEORG PLACE À SIR JOVAN ET SON FOUTU CARACTÈRE…
Je vous arrête de suite, ce n’est pas moi qui le dis, je ne me permettrais pas, bien entendu. Une phrase dans la conversation, pesée et calibrée, sortie de la bouche de Jovan himself : « Les gens des Balkans ont de sales caractères, mais ce sont des braves gens ! Me voici donc de retour à Rocourt (1978), onze années après mon arrivée (1967). Non seulement comme entraîneur des gardiens, mais également comme entraîneurs des Juniors UEFA et de la Réserve Nationale. Nous avions trop de joueurs en UEFA, si bien que nous avons fait deux équipes avec Emile Lejeune. Et la saison 1980-1981, nous avons été champions de Belgique avec la Réserve nationale. Ensuite, je suis parti à Waremme (1984-1985), un trou de 3 ans, 8 ½ ans au Standard entraîneur des gardiens, mais aussi Adjoint de Hubert Martens, Victor Wégria (2x), Sylvester Takac (2x), et Robert Waseige (1x un peu courte) ».
LES COACHS…
- Florijan Matekalo : un bon joueur, militaire il est venu de Sarajevo au Partizan et il y est resté. J’ai travaillé comme lui à Rocourt !
- Minda Jovanovic : Un stopper, une armoire à glace, en équipe nationale 1950-1951
- Atanascovic & Bobec : deux grands joueurs devenus entraîneurs
- Louis Dupal : de la vieille école mais magnifique…
- Arthur Ceuleers : de l’énergie à mort, mais… Belgique-Brésil : 3-0 à Bruxelles. Au match retour au Maracana, l’entraînement avant le match s’est fait sans ballon, résultat un 5-0 bien tassé et Arthur s’en va…
- Hubert Martens : très/trop gentil…
- Victor Wégria : des hauts et des bas, tout dépendait du moment...
- Werner Biskup : de gros problèmes avec l’alcool, il est arrivé saoul au match à Francfort…
- Takac & Waseige, j’ai été leur Adjoint…
SOUVENIRS & ANECDOTES
Les meilleurs
- Elinkwijk restera une période magnifique de ma vie, d’ailleurs lorsque j’en parle, je suis submergé par l’émotion
- Bien que réserviste, j’ai parcouru le Monde avec le Partizan
- Les années au RFC Liégeois, aussi bien comme joueur que comme entraîneur (UEFA & Réserve Nationale), nous avons remporté des Tournois de prestige…
Les moins bons
« Trois grosses déceptions avec l’arbitre Marcel Van Langenhove :
- Le match contre Lokeren. Il y avait eu des Championnats cyclistes sur la pistes, les phares avaient été réglés sur la piste. Il est venu un orage, mauvaise visibilité, match arrêté à 1-0. Le match a été rejoué en février, on perd 1-2 et on loupe la qualification pour la Coupe UEFA ».
- « En fin de carrière, 23 mai, match de Coupe au Lierse, 2 prolongations de 15’ (1-1), 2 prolongation de 7’30’’, Posthuma, le redoutable centre-avant du Lierse, dit si on gagne je vais à Liège ! Erreur défensive, battus 2-1… »
- « Match pour la montée Eisden-Boom, Boom mène 0-1, Eisden fait le forcing, des occasions à la pelle et le « Petit Marcel » vient siffler un penalty imaginaire… Boom monte ! »
Le cadeau de Jules Georges
- « Un jour, Jules Georges m’appelle et il me dit Jovan je voudrais te faire un beau cadeau pour Noël ? Un beau manteau pour Madame ? Je lui réponds : Président, si vous voulez me faire un beau cadeau, achetez un tracteur pour rouler le terrain, on en a marre de s’entraîner sur un champ de patates… »
Les préférences de Jacques
- Le plat : Les soupes bouillon avec jarret de bœuf ou de porc
- La boisson : le vin rouge
- Le(s) pays : l’Italie on y a joué beaucoup de Tournois
- La voiture : FIAT Tipo, j’ai appris à conduire une Fiat 600
- Le hobby : Ma famille, j’y suis très attaché et l’important c’est leur (notre)
Bonheur !
- La couleur : Rouge et bleu à 100%
- Le(s) club(s) Belge(s) : le Standard
- L’équipe internationale : L’équipe nationale de Hongrie du temps de Puskas
- Les sportifs (ives) : Miroslav Cerar (gymnastique) et Djokovic (Tennis)
- Chanteur /euse / Groupe : Elvis Presley & Connie Francis
ET VOUS MESDAMES, QUE PENSEZ-VOUS DE JOVAN ?
Miroslava Dzakovic (épouse)
« Jovan était professionnel à 100%, il se donnait toujours à fond, sa carrière était prioritaire. Il parlait toujours du Football Club Liégeois, c’était SON club. C’est un idéaliste, c’est rare de trouver un homme comme lui. Ses principales qualités sont la droiture et la fidélité. Ses joueurs étaient sa famille, en cas de soucis, il n’hésitait pas à aller voir leurs familles pour régler les problèmes. Un jour, je me suis fâchée, j’ai téléphoné au Standard pour leur demander s’ils n’avaient pas honte de lui payer ce salaire minable ? Du coup, moi aussi j’ai dû aller travailler… Mais l’important c’est notre bonheur en famille… ».
Alexandra Curcic (fille)
« Mon Papa a beaucoup de qualités, les principales étant le courage, l’honnêteté, l’ambition et surtout la persévérance. Il a été un grand champion au football, un des meilleurs gardiens de sa génération. Mais il était aussi un excellent éducateur sportif, un excellent conseiller tout en étant à l’écoute. Il a beaucoup souffert de la reconnaissance qu’il n’a pas eue dans ce milieu. Mais, c’est mon Papa et je l’adore… »
UNE PETITE RÉFLEXION QUE M’INSPIRE MIROSLAVA…
Effectivement, Jovan comme nombreux de ses équipiers et/ou adversaires ont été fiscalement lésés ! Est-ce par omission, ce qui m’étonnerait fort, ou par volonté déguisée, certains dirigeants de l’époque cachaient les contrats et ne payaient ni les taxes, ni les lois sociales. Si bien qu’au final, ces années de footballeurs professionnels n’ont pas été prises en comptes pour le calcul de leurs pensions… Avec au final de petites pensions bien moins élevées que le chômage… A qui profitait le crime ?
VOTRE CONCLUSION CHER JOVAN…
« Quand on n’a plus de parents, la vie est très difficile. J’ai connu une vie compliquée, j’ai résisté, je ne me suis jamais laissé corrompre, j’ai traversé des périodes tumultueuses, mais je me suis toujours accroché à ma famille… ».
NUL N’EST PROPHÈTE EN SON PAYS…
Cher Jovan,
Vous avez quitté votre pays dans l’espoir de travailler, de trouver un monde meilleur, de pratiquer votre sport favori et par la même occasion, mettre votre petite famille à l’abri du besoin. Oh rassurez-vous, au vu de votre parcours professionnel, nous sommes loin de penser et d’ailleurs nous ne nous permettrions pas de le faire, de vous qualifier d’aventurier !
Même si quelque part dans votre récit, il y avait un peu de cela…
J’ai perçu chez vous comme une sorte de « Foi » dans votre métier, un professionnalisme et un tel perfectionnisme, que je songerais plutôt à vous qualifier « d’Apôtre du ballon rond ».
Vous avez quitté la terre de vos aïeux pour faire votre métier, mais sachez que de là-haut, ils vous observent, ils vous protègent et ils vous admirent…
L.L.
https://www.facebook.com/1509832984/pos ... 255920617/
NOTRE INVITÉ DU JOUR
Jovan CURCIC : Quand on n’a plus de parents, la vie est difficile…
Je m’en souviens comme si c’était hier… Ne voilà-t-il pas une expression usuelle, utilisée régulièrement aussi bien dans la vie de tous les jours que dans les plus beaux romans. Une expression banale mais d’une importance capitale car cela signifie, que sans trop y faire attention, nous réalisons un travail de mémoire perpétuel.
Lorsque j’ai « inauguré » cette rubrique, à la veille de notre seconde « Rencontre des Amis de Nostalgie Football Belge », en Mai 2017, mon intention était avant tout de partir à la découverte de joueurs qui nous avait fait vibrer dans un stade de football. Et puis, de fil en aiguille, la confiance et le respect mutuel s’installant entre nous, j’ai recueilli certaines confidences, certains faits, qui m’ont encouragé à aller un peu plus loin au fond des choses. J’ai également senti chez certains le besoin de parler de leur vie, de se confier, de se décharger d’un poids qu’ils avaient encore sur leur cœur après tant d’années. Je les ai « religieusement » écouté, tenté de les comprendre, de percevoir leur ressenti, mais toujours sans aucun voyeurisme.
Si bien qu’une sorte de confiance s’est installée entre-nous, un profond respect et une belle amitié est née…
Comme dans tout bon roman se cache, derrière l’acteur principal, une vie parfois mouvementée, parfois heureuse mais aussi parfois très triste. Parfois certaines attitudes parlent plus que des paroles. Il y a aussi parfois des fous rires, mais également des remontées de chagrin qu’on ne sait/peut pas ignorer, témoins d’un passé douloureux…
Et rien que pour cela, vous me direz ce n’est déjà pas mal, ils méritent notre reconnaissance, notre respect et notre sympathie…
UNE BELLE ET GRANDE FAMILLE TERRASSÉE PAR LA GUERRE ET LA MALADIE…
Un enfant de Mai (4/5/1941), le beau mois du muguet mais aussi un mois/une année de guerre…
Et le moins que l’on puisse écrire est que la grande famille de Johan a payé un lourd tribu.
C’est d’ailleurs avec une certaine émotion qu’il va nous la détailler…
«Les Curcic, originaires du Nord-Est de la Serbie et qui ont émigré à Cacak, c’est avant tout une famille d’artisans. Je commencerai par mes arrières grands-parents, les grands parents de ma mère. Mon arrière-grand-père s’appelait Jovan, il était Berger, et mon arrière-grand-mère s’appelait Marta. Ils ont eu 6 enfants : Milan, Bozidar, Mara, Spacenia, Anja et Nada. Mon grand-père s’appelait Antonije et ma grand-mère Covilka. Ils ont eu 5 enfants : Nada, Lubiza, Radomir, Dragan et Ilja. Nada est décédée qu’elle avait 14 ans, Lubiza est décédée à 21 ans ainsi que Covilka, son épouse, toutes les trois victimes de la tuberculose. La seconde épouse de mon grand-père a été tuée par les Russes, elle devait avoir 45-46 ans. Antonije est mort de chagrin à 50 ans laissant derrière lui la veuve et l'enfant de 10 ans qu'il avait pris sous son aile... Mon grand-père avait deux magasins, un où il vendait des serrures, l’autre des corniches et gouttières. Mon papa s’appelait Radomir et ma maman, Mara. Je suis fils unique. Mon épouse s’appelle Miroslava (Miro-Slava = Paix & Fête), elle a 79 ans. Et notre fille s’appelle Alexandra, elle est née le 6/10/1964. Vous savez, notre famille c’est formée un peu comme un Conte de Fées. Nous étions allés jouer un match à Casablanca avec le Partizan de Belgrade. Il n’y avait pas de vols directs. On volait de Belgrade à Paris et de Paris (Air France) à Casablanca. Au retour, arrivés à Paris, nous avons embarqué dans l’avion pour Belgrade et là, Mademoiselle Miroslava était hôtesse de l’air ! Je l’ai un peu draguée, à la descente de l’avion, je lui ai proposée de la revoir, nous nous sommes revus et… nous nous sommes mariés. Ensuite, Alexandra est arrivée, que du bonheur. Nous avons 58 ans de mariage ! Mais permettez-moi de revenir un peu en arrière dans mon récit, car… En 1937, mon papa était communiste, il a été fusillé par les allemands à Valjevo le 21/12/1943, il avait 23 ans. A cette époque, il y avait les partisans communistes et les « Cetnik » l’élite. Papa avait ramené 10-12 personnes de « West Morava », ils avait été obligés de traverser la rivière à la nage au mois de février par un temps glacial. Ma fille Alexandra possède d’ailleurs les certificats « Héros Nationaux Yougoslaves » de Radomir(mon papa,) Dragomir et Ilija (deux fils de mon grand-père Antonije), tous tués par les Allemands . Il y avait des Allemands partout, c’était la période de Tito qui obligeait de ramasser les Réservistes pour les entraîner à la guerre. Avec ma mère, nous sommes retournés vivre chez les grands-parents, c’est ces vieilles personnes qui m’ont gardé. À l’âge de 7 ans, je suis rentré à l’école mais j’étais un gamin terrible. J’ai vécu avec ma mère jusqu’à 15 ans et 8 mois, puis je suis parti à l’école à Belgrade. J’avais suivi les cours « Gymnasium Classique Latin », tandis qu’à Belgrade j’ai suivi les cours de la 5ème à la 8ème année de Moniteur de Sports… ».
MON ARRIVÉE À BELGRADE ET MES DÉBUTS AU PARTIZAN…
A cette époque, n’oublions pas que nous sommes toujours avec la grande Yougoslavie, soit un immense réservoir de joueurs de football "tous plus talentueux les uns que les autres". La Partizan de Belgrade c’est carrément l’élite, vous conviendrez que le jeune Jovan se hasardait à vouloir s’intégrer dans « la crème de la crème » du football national. Mais il faut aussi souligner qu’il n’avait pas encore 16 ans et qu’il avait déjà porté une bonne partie de « sa croix » sur ses épaules. Et c’était loin d’être fini, malheureusement…
« Mon arrivée à Belgrade a été facilitée du fait que j’avais deux tantes qui y habitaient. La première année, je l’ai passée à l’Internat, à partir de la seconde j’ai habité chez un « Privé ». Mais, je n’avais pas d’argent et difficile pour manger. Tous les jours, je prenais deux trolleys pour arriver au Stade, les numéros 14 et 11, j’ai fait ça pendant 3 ans. J’ai signé mon premier contrat en 1960, un contrat 3ème Catégorie, qui me rapportait quelques sous, pas mal quand même… Heureusement, lorsque je me suis marié, j’ai reçu d’autres avantages. J’étais le substitut du gardien de l’équipe nationale ce qui n’est quand même pas mal. Au Partizan, lorsque je suis arrivé, j’ai d’abord joué 2 ans en Juniors UEFA et nous avons été champions ces 2 années consécutives ! Et sur les 5 années en Première, nous avons été 4 fois Champions ! J’ai échappé au service militaire, je suis resté 1 an sans jouer, j’ai passé cette année en famille avant de partir en Allemagne… ».
WEISSWEILER M’ACCUEILLE PUIS ME RÉVOQUE APRÈS 6 MOIS SANS AUCUNE CONCESSION…
Nous sommes en juin 1965, nos deux tourtereaux n’ont pas encore deux ans de mariage et la petite Alexandra pas encore un an, qu’ils faut déjà préparer les valises pour s’en aller vers d’autres cieux. Direction l’Ouest, l’Allemagne, une nation qui ne laisse pas que de bons souvenirs à nos amis. Mais il faut travailler pour faire bouillir la casserole et faire vivre la famille. N’étant pas le premier « Yougo » à prendre le large, Jovan a quelques « tuyaux » qui lui permettent de déposer ses valises au Borussia VfL Mönchengladbach et son célèbre entraîneur mais oh combien « froid et rigide », Hennes Weisweiler…
« J’ai été bien accueilli souligne Jovan, J’ai commencé à jouer, l’entraîneur ne me faisait jouer que les matchs amicaux, jusqu’au jour où il m’a dit froidement, j’ai un très bon premier gardien, j’ai besoin de joueurs dans le jeu, je n’ai plus besoin de toi ! »…
ELINKWIJK EN EREDIVISIE AVEC UN PUBLIC EN OR ET ENTHOUSIASTE POUR LEUR GARDIEN…
Johan vient de fêter ses 25 ans, le muguet est fané, les roses commencent à bourgeonner, et l’herbe du Stadium commence enfin à devenir de plus en plus verte pour le gamin têtu comme une mule mais qui, dès le départ, sait ce qu’il veut et où il veut aller.
Et cette fois-ci sera la bonne. Non content de recevoir l’Amour de sa petite famille, il va enfin jouer, montrer de quoi il est capable entre les perches et s’attirer une reconnaissance illimitée du public, son public… Comme en témoignent ces photos du 21 mai 1967. Elinkwijk vient de se faire atomiser par le grand Feyenoord (1-5), et Curcic est véritablement assailli par ses fans qui veulent le toucher, le féliciter et le consoler. Et oui, vous ne rêvez pas, de nos jours tu prends cinq boulettes dans ta cage, t’as intérêt à sortir pas les coulisses plutôt que par le devant de la scène…
« Elinkwijk était un club de Première Division avec un autre club, Dos, tous deux de l’agglomération d’Utrecht. En 1970, ces deux clubs vont fusionner avec un troisième, Velox, pour former le FC Utrecht. Nous habitions un petit village, Maartensdijk, entre Hilversum et Utrecht. Tu sais Hilversum là où il y avait la Radio et la Télévision hollandaise. Le public était formidable, il se massait derrière mon goal et il m’encourageait à tout rompre. C’était vraiment la belle époque, c’est vrai que nous n’étions pas riches financièrement, mais qu’est-ce que nous étions riches de cœur… ».
Cher Jovan, voilà bien une citation qui vous va comme un gant: C’est le cœur qui témoigne de la richesse d’un homme. Il est pauvre ou riche non selon ce qu’il possède mais selon ce qu’il est ! (Henry Ward Beecher).
UN VERRE AU CHALET, UNE PETITE FAVEUR ET ME VOILÀ SOUDAIN DEVENU CENTRE-AVANT…
Malgré un accueil formidable et une adoration sans borne du public batave, Jovan ne restera pourtant qu’une année à Utrecht.
Une fois de plus, un choix de carrière guidé par son intuition, judicieux ou pas, c’est l’avenir qui nous le dira. Ah ce sacré destin…
Au fait, il en avait un peu marre de l’Edam et du Gouda et il avait entendu dire qu’à Liège on dégustait de succulents boulets à la liégeoise. Autre goût, autre couleur, autre ambiance aussi naturellement… Lui qui avait l’habitude de faire des prouesses dans son but rectangulaire, il allait découvrir « Le Carré » sans herbes…
« Je passais tout à fait par hasard à Rocourt, je suis arrivé en voiture et je me suis rendu au Chalet pour boire un verre. Or, il se fait que le patron du chalet provenait de la région d’Eupen et il parlait l’allemand comme moi. Nous avons sympathisé, nous avons discuté, puis… J’ai reçu l’autorisation de Maurice Lambrechts et Georg Kessler de m’entraîner, mais à une seule condition : m’entraîner au centre-avant et surtout ne pas dire que j’étais gardien de but ! Au fur et à mesure que le temps passait, les supporters étaient enchantés de leur nouveau centre-avant, rires… Kessler m’appela dans son bureau, il me dit en allemand, Curcic je veux te voir demain matin à 9h00 en tenue de gardien de but, je veux te tester ! A 9h00 pile, j’étais prêt à lui montrer mes talents, mais nous n’étions pas seuls, re-rires… Des dirigeants étaient là, cachés derrière les arbres… Pendant 45’, il m’a bombardé à fond, après il m’a dit, il n’y a pas de discussion, tu es un vrai gardien de but. Le soir, le 30 juin 1967 à 23h30, Maurice Lambrechts est allé à la Poste de Rocourt, il a réveillé le postier pour entériner mon transfert. Tu t’imagines que pendant 1 mois, je n’avais pas/plus pris un ballon de la main…. Avec André Radar, un ami que j’apprécie beaucoup, nous avons fait des tournantes, puis André est parti à l’Union avec Guy Thys, un autre grand entraîneur ».
PATRO EISDEN, UN DÉTOUR PAR AACHEN AVANT D’ENFILER MON COSTUME D’ENTRAÎNEUR…
« Arrivé en fin de contrat à Liège, nous étions le 15 juin et toujours pas de contrat constate Jovan. Je suis allé voir Jules Georges qui me répond, tu sais Jovan, tu coûtes cher ! Premièrement, ce n’était pas vrai et je n’allais quand même pas jouer pour rien. Il se fait que Leo Canjels était arrivé du Club de Bruges à Eisden et qu’il cherchait un bon gardien. J’ai joué une saison à Eisden, puis j’ai encore joué une saison avec les « Pompiers » de Aachen, avant de revenir à Rocourt comme entraîneur… ».
ONZE ANS APRÈS SIR GEORG PLACE À SIR JOVAN ET SON FOUTU CARACTÈRE…
Je vous arrête de suite, ce n’est pas moi qui le dis, je ne me permettrais pas, bien entendu. Une phrase dans la conversation, pesée et calibrée, sortie de la bouche de Jovan himself : « Les gens des Balkans ont de sales caractères, mais ce sont des braves gens ! Me voici donc de retour à Rocourt (1978), onze années après mon arrivée (1967). Non seulement comme entraîneur des gardiens, mais également comme entraîneurs des Juniors UEFA et de la Réserve Nationale. Nous avions trop de joueurs en UEFA, si bien que nous avons fait deux équipes avec Emile Lejeune. Et la saison 1980-1981, nous avons été champions de Belgique avec la Réserve nationale. Ensuite, je suis parti à Waremme (1984-1985), un trou de 3 ans, 8 ½ ans au Standard entraîneur des gardiens, mais aussi Adjoint de Hubert Martens, Victor Wégria (2x), Sylvester Takac (2x), et Robert Waseige (1x un peu courte) ».
LES COACHS…
- Florijan Matekalo : un bon joueur, militaire il est venu de Sarajevo au Partizan et il y est resté. J’ai travaillé comme lui à Rocourt !
- Minda Jovanovic : Un stopper, une armoire à glace, en équipe nationale 1950-1951
- Atanascovic & Bobec : deux grands joueurs devenus entraîneurs
- Louis Dupal : de la vieille école mais magnifique…
- Arthur Ceuleers : de l’énergie à mort, mais… Belgique-Brésil : 3-0 à Bruxelles. Au match retour au Maracana, l’entraînement avant le match s’est fait sans ballon, résultat un 5-0 bien tassé et Arthur s’en va…
- Hubert Martens : très/trop gentil…
- Victor Wégria : des hauts et des bas, tout dépendait du moment...
- Werner Biskup : de gros problèmes avec l’alcool, il est arrivé saoul au match à Francfort…
- Takac & Waseige, j’ai été leur Adjoint…
SOUVENIRS & ANECDOTES
Les meilleurs
- Elinkwijk restera une période magnifique de ma vie, d’ailleurs lorsque j’en parle, je suis submergé par l’émotion
- Bien que réserviste, j’ai parcouru le Monde avec le Partizan
- Les années au RFC Liégeois, aussi bien comme joueur que comme entraîneur (UEFA & Réserve Nationale), nous avons remporté des Tournois de prestige…
Les moins bons
« Trois grosses déceptions avec l’arbitre Marcel Van Langenhove :
- Le match contre Lokeren. Il y avait eu des Championnats cyclistes sur la pistes, les phares avaient été réglés sur la piste. Il est venu un orage, mauvaise visibilité, match arrêté à 1-0. Le match a été rejoué en février, on perd 1-2 et on loupe la qualification pour la Coupe UEFA ».
- « En fin de carrière, 23 mai, match de Coupe au Lierse, 2 prolongations de 15’ (1-1), 2 prolongation de 7’30’’, Posthuma, le redoutable centre-avant du Lierse, dit si on gagne je vais à Liège ! Erreur défensive, battus 2-1… »
- « Match pour la montée Eisden-Boom, Boom mène 0-1, Eisden fait le forcing, des occasions à la pelle et le « Petit Marcel » vient siffler un penalty imaginaire… Boom monte ! »
Le cadeau de Jules Georges
- « Un jour, Jules Georges m’appelle et il me dit Jovan je voudrais te faire un beau cadeau pour Noël ? Un beau manteau pour Madame ? Je lui réponds : Président, si vous voulez me faire un beau cadeau, achetez un tracteur pour rouler le terrain, on en a marre de s’entraîner sur un champ de patates… »
Les préférences de Jacques
- Le plat : Les soupes bouillon avec jarret de bœuf ou de porc
- La boisson : le vin rouge
- Le(s) pays : l’Italie on y a joué beaucoup de Tournois
- La voiture : FIAT Tipo, j’ai appris à conduire une Fiat 600
- Le hobby : Ma famille, j’y suis très attaché et l’important c’est leur (notre)
Bonheur !
- La couleur : Rouge et bleu à 100%
- Le(s) club(s) Belge(s) : le Standard
- L’équipe internationale : L’équipe nationale de Hongrie du temps de Puskas
- Les sportifs (ives) : Miroslav Cerar (gymnastique) et Djokovic (Tennis)
- Chanteur /euse / Groupe : Elvis Presley & Connie Francis
ET VOUS MESDAMES, QUE PENSEZ-VOUS DE JOVAN ?
Miroslava Dzakovic (épouse)
« Jovan était professionnel à 100%, il se donnait toujours à fond, sa carrière était prioritaire. Il parlait toujours du Football Club Liégeois, c’était SON club. C’est un idéaliste, c’est rare de trouver un homme comme lui. Ses principales qualités sont la droiture et la fidélité. Ses joueurs étaient sa famille, en cas de soucis, il n’hésitait pas à aller voir leurs familles pour régler les problèmes. Un jour, je me suis fâchée, j’ai téléphoné au Standard pour leur demander s’ils n’avaient pas honte de lui payer ce salaire minable ? Du coup, moi aussi j’ai dû aller travailler… Mais l’important c’est notre bonheur en famille… ».
Alexandra Curcic (fille)
« Mon Papa a beaucoup de qualités, les principales étant le courage, l’honnêteté, l’ambition et surtout la persévérance. Il a été un grand champion au football, un des meilleurs gardiens de sa génération. Mais il était aussi un excellent éducateur sportif, un excellent conseiller tout en étant à l’écoute. Il a beaucoup souffert de la reconnaissance qu’il n’a pas eue dans ce milieu. Mais, c’est mon Papa et je l’adore… »
UNE PETITE RÉFLEXION QUE M’INSPIRE MIROSLAVA…
Effectivement, Jovan comme nombreux de ses équipiers et/ou adversaires ont été fiscalement lésés ! Est-ce par omission, ce qui m’étonnerait fort, ou par volonté déguisée, certains dirigeants de l’époque cachaient les contrats et ne payaient ni les taxes, ni les lois sociales. Si bien qu’au final, ces années de footballeurs professionnels n’ont pas été prises en comptes pour le calcul de leurs pensions… Avec au final de petites pensions bien moins élevées que le chômage… A qui profitait le crime ?
VOTRE CONCLUSION CHER JOVAN…
« Quand on n’a plus de parents, la vie est très difficile. J’ai connu une vie compliquée, j’ai résisté, je ne me suis jamais laissé corrompre, j’ai traversé des périodes tumultueuses, mais je me suis toujours accroché à ma famille… ».
NUL N’EST PROPHÈTE EN SON PAYS…
Cher Jovan,
Vous avez quitté votre pays dans l’espoir de travailler, de trouver un monde meilleur, de pratiquer votre sport favori et par la même occasion, mettre votre petite famille à l’abri du besoin. Oh rassurez-vous, au vu de votre parcours professionnel, nous sommes loin de penser et d’ailleurs nous ne nous permettrions pas de le faire, de vous qualifier d’aventurier !
Même si quelque part dans votre récit, il y avait un peu de cela…
J’ai perçu chez vous comme une sorte de « Foi » dans votre métier, un professionnalisme et un tel perfectionnisme, que je songerais plutôt à vous qualifier « d’Apôtre du ballon rond ».
Vous avez quitté la terre de vos aïeux pour faire votre métier, mais sachez que de là-haut, ils vous observent, ils vous protègent et ils vous admirent…
L.L.

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Re: Que deviennent nos anciens ?
Le gardien de mes premiers albums Panini !!!
Et, sauf si je m'abuse, nous n'avons pas d'images d'un des trucs les plus "extraordinaires" chez ce joueur : les cabrioles qu'il effectuait quand Liège marquait, toujours ponctuée par un saut périlleux (arrière si je ne m'abuse).
PS : Si quelqu'un avait une vieille archive le montrant dans cette oeuvre-là, je crois que j'en aurais la larme à l'oeil !
Et, sauf si je m'abuse, nous n'avons pas d'images d'un des trucs les plus "extraordinaires" chez ce joueur : les cabrioles qu'il effectuait quand Liège marquait, toujours ponctuée par un saut périlleux (arrière si je ne m'abuse).
PS : Si quelqu'un avait une vieille archive le montrant dans cette oeuvre-là, je crois que j'en aurais la larme à l'oeil !
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Re: Que deviennent nos anciens ?
J'ai démarré ma carrière de supporter alors qu'il défendait les buts de Liègejfstassen a écrit : ↑02 juin 2022, 14:18Le gardien de mes premiers albums Panini !!!
Et, sauf si je m'abuse, nous n'avons pas d'images d'un des trucs les plus "extraordinaires" chez ce joueur : les cabrioles qu'il effectuait quand Liège marquait, toujours ponctuée par un saut périlleux (arrière si je ne m'abuse).
PS : Si quelqu'un avait une vieille archive le montrant dans cette oeuvre-là, je crois que j'en aurais la larme à l'oeil !

Et je me souviens aussi de ses cabrioles


Quelle souplesse

Ca ne nous rajeunit pas

Le FC Liège, c'est à Rocourt et nulle part ailleursÉric Vandebon a écrit :C'est surtout palpable quand on attaque dans le sens de la nouvelle tribune debout, on ressent une attraction. Cela fait plaisir et les supporters en redemandent.
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Re: Que deviennent nos anciens ?
Je te croyais encore plus vieux !PGO a écrit : ↑02 juin 2022, 14:59J'ai démarré ma carrière de supporter alors qu'il défendait les buts de Liègejfstassen a écrit : ↑02 juin 2022, 14:18Le gardien de mes premiers albums Panini !!!
Et, sauf si je m'abuse, nous n'avons pas d'images d'un des trucs les plus "extraordinaires" chez ce joueur : les cabrioles qu'il effectuait quand Liège marquait, toujours ponctuée par un saut périlleux (arrière si je ne m'abuse).
PS : Si quelqu'un avait une vieille archive le montrant dans cette oeuvre-là, je crois que j'en aurais la larme à l'oeil !![]()
Et je me souviens aussi de ses cabrioles![]()
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