Air Jipé a écrit : ↑21 févr. 2024, 19:00
Article incomplet.
Pourquoi le partenariat noué entre le Standard et la fédération chinoise de football est tombé à l’eau…
Il y a cinq ans, le Standard avait signé une convention avec la fédération chinoise de football. C’était une façon pour le club liégeois de transmettre et promouvoir son savoir-faire en matière de formation de jeunes et de suivre de près l’évolution du football en Chine. Aujourd’hui, le volet sportif de ce partenariat est enterré.
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Le partenariat est mort de sa belle mort. En cause : la pandémie de Covid, mais également plusieurs affaires de corruption.
Le partenariat est mort de sa belle mort. En cause : la pandémie de Covid, mais également plusieurs affaires de corruption.
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Par Didier Schyns
Publié le 21/02/2024 à 06:00 Temps de lecture: 3 min
C’était le 18 février 2019, il y a cinq ans déjà. Ce jour-là, l’Académie Robert Louis-Dreyfus était officiellement devenue, après Prague et Madrid, le troisième centre d’entraînement européen de la fédération chinoise de football. La convention à durée indéterminée signée avec celle-ci, à l’époque de la présidence de Bruno Venanzi, était assimilée à une opération win-win. Avec, pour la fédération chinoise, la possibilité de faire profiter ses sélections nationales de jeunes de la qualité des infrastructures liégeoises et de l’expertise des entraîneurs du Standard en matière de formation. Et, pour le matricule 16, à défaut de rapporter dans un premier temps de l’argent, de bénéficier d’un fameux coup de projecteur et d’une notoriété toujours la bienvenue dans un pays avide de se faire rapidement un nom sur la carte du football mondial, en mettant les moyens nécessaires pour développer ce sport et le rendre beaucoup plus compétitif.
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C’est ainsi qu’en avril 2019, en guise de première concrétisation liée à cet accord, le Standard avait accueilli, durant douze jours, la sélection chinoise des moins de 18 ans, alors que dans l’autre sens, la convention s’accompagnait aussi de déclarations d’intentions, celle notamment d’envoyer en Chine des entraîneurs du club liégeois afin d’exporter la méthode belge en termes de formation. C’est que le Standard avait tapé dans l’œil des institutions importantes du football chinois dans la foulée des bons résultats des Diables rouges et du passage d’Axel Witsel à Tijuan, étonnées qu’un petit pays comme la Belgique puisse sortir autant de bons footballeurs.
Rétropédalage
Que reste-t-il aujourd’hui de ce partenariat ? Plus rien du tout sur le plan sportif puisque tous les contacts noués à l’époque se sont arrêtés. En cause, tout d’abord, la pandémie du Covid-19, qui a fait que plus rien ne soit possible en termes d’échanges et de voyages, mais aussi un rétropédalage des autorités chinoises qui, désireuses au départ que l’Empire du Milieu puisse devenir une grande nation du football, former des jeunes et attirer de grands joueurs, a soudain changé de ligne politique en décidant de ne plus investir dans le ballon rond. La raison ? Elle est à trouver dans les scandales de corruption (matchs truqués, pots-de-vin, jeux d’argent interdits…) qui ont éclaboussé le football en Chine et débouché sur l’inculpation de plusieurs personnalités de premier plan, dont le patron de la fédération, Chen Xuyuan, et l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale, Li Tie, passé notamment durant sa carrière de joueur à Everton.
Le volet sportif du partenariat est donc mort de sa belle mort lorsque, dans la foulée de ces affaires, le président chinois Xi Jinping et son gouvernement ont freiné des quatre fers, mais aussi quand notre compatriote Chris Van Puyvelde, qui occupait les fonctions de directeur sportif de l’association chinoise de football, a quitté son poste en juin 2022, « pour des raisons personnelles ». Non que le projet était lié à sa personne, mais Van Puyvelde était là pour activer les contacts avec les membres de la fédération, dont quelques-uns ne sont plus là aujourd’hui après avoir été jetés en prison. Tout comme le jeune (19 ans à l’époque) médian chinois Hao Zhang, qui avait intégré à l’été 2018 les U21 du Standard dans le cadre d’une coopération axée sur la formation des jeunes en Chine, a disparu des radars. Après s’être retrouvé sans club deux ans plus tard, à son départ de Sclessin, il évolue aujourd’hui à Yanbian Longding, en China League One.
De ce partenariat, il ne reste au final plus qu’une initiative, qui avait vu le jour en novembre 2019 sous la forme de l’ouverture d’un bureau permanent à Shanghai, destiné à promouvoir en Chine les activités du club liégeois. Si ce bureau existe toujours et si le Standard a donc encore une (petite) représentation en Chine, il n’occupe plus qu’une personne, chargée de faire office d’intermédiaire dans les discussions avec Cainiao, la branche logistique d’Alibaba basée à Liège Airport qui est, depuis octobre 2021, partenaire commercial du matricule 16. Mais pour le reste circulez, il n’y a plus rien à voir !