Football: Loïc Reciputi à fond dans le projet liégeois
Loïc Reciputi s’est imposé comme un remarquable box-to-box. - D.R.
C’est la nouvelle vague. Celle qui dépose de réelles promesses sur la plage. Aujourd’hui, se refaire une vie sportive après avoir quitté le foot-élite, c’est possible. Incontestablement, Loïc Reciputi fait partie de ces gamins qui entendent prendre les chemins de traverse à défaut d’emprunter une autoroute rectiligne et quand même arriver au but qu’ils se sont fixés. Son transfert au RFC Liégeois constitue un des tubes de l’été en Principauté.
Un deuxième tour mené tambour battant à l’URSL Visé. Puis une phase finale marquée de sa classe et de son efficacité aura suffi à Reciputi pour attirer bien des regards sur sa personne.
Rappelez-vous. La compétition en Division 3 Amateurs n’a pas encore livré son verdict définitif. Déjà une demi-douzaine de clubs frappe à sa porte. Parmi ceux-ci deux gloires authentiques du football belge. À savoir le Cercle de Bruges qui réintègre l’élite et la vénérable Union Saint-Gilloise, laquelle attend son heure dans l’antichambre. Loïc se voit offrir la possibilité de rejoindre une structure professionnelle. Pourtant il prend tout le monde à contre-pied. Avant d’en découdre avec Stockay, il annonce sa décision de signer en faveur du… RFC Liégeois.
« J’ai rencontré Gaëtan Englebert et son discours m’a plu », explique Loïc Reciputi (19 ans). « Le projet global a de quoi me séduire. En un, il y a la détermination avouée par Liège de rejoindre le plus vite possible les séries pros. En deux, l’opportunité qui m’est offerte d’avoir parfois deux séances d’entraînement par jour. Ce facteur est très important à mes yeux. Plus on s’entraîne, mieux on joue. Le travail assidu, représente sans aucun doute le meilleur moyen de progresser de manière constante. En trois, la perspective de me produire devant des supporters fantastiques. À conditions et projets égaux, je n’ai pas peur de dire que j’aurais toujours opté pour Liège. Précisément parce qu’il y a ce public. »
Montage
Au milieu des diverses propositions enregistrées, n’oublions pas de mentionner un montage qui aurait impliqué l’URSL Visé et le RFC Seraing. Deux entités amies. Le plan a été pensé de la façon suivante : Loïc Reciputi disputerait le premier tour de Division 2 Amateurs sous la casaque visétoise. En janvier, lorsque l’interdiction de transférer (qui frappe Seraing) serait levée, il rejoindrait le Pairay.
« Ce n’était pas mal imaginé », constate Loïc. « Dans l’absolu, je n’étais par contre. Du moins nous pouvions en discuter. Mais l’idée n’a pas abouti. »
La raison en est simple. Au Niveau de l’URSL Visé, l’approche s’est voulue sans concession quand le dossier a été mis sur la table. Soit Reciputi s’engagerait pour un an, soit il partirait.
Chacun aura son avis sur la question, mais au moins la clarté a été de mise.
Box-to-box
Loïc quitte ainsi la Basse-Meuse. Il n’en reste pas moins que le jeune Sérésien conserve un souvenir ultra-positif de son passage dans la Cité de l’Oie. Logique. C’est quand même là, sous la houlette de Stéphane Huet et Ronald Foguenne qu’il exprime enfin un talent qui ne demande qu’à éclore. À l’URSL Visé, Loïc Reciputi a été, comme le dit Stéphane Huet, « le chaînon manquant ». Apportant d’emblée ce que l’entre jeu ne possède pas : du rythme, de la pénétration, de l’efficacité. Tonicité, tant défensive qu’offensive.
Reciputi s’impose comme un redoutable « box-to-box ». Mieux ! Alors que Guillaume Legros, le serial-buteur tombe étonnamment en panne de munitions après le Nouvel An, c’est lui (11 buts) et Windsey Alima qui alimentent le marquoir et permettent à Visé de rester dans la course. Pour Alima, c’est assez logique puisqu’il s’agit d’un avant de pointe. Qui plus est de grande qualité. Par contre, en ce qui concerne Reciputi, qui ne botte ni les penalties ni les coups francs, c’est plus surprenant.
« Les anciens m’ont aidé »
« J’ai d’emblée été bien intégré. et cela m’a grandement facilité la vie. Niveau jeu, Benoît Hossay me couvrait quand je partais à l’assaut. C’est un confort que d’évoluer aux côtés de Benoît. Au plan humain, les anciens, Gaëtan Audoor, Benjamin Maréchal et surtout Guillaume Legros (des ex-Sang et Marine !) n’ont cessé de me conseiller et de m’encourager. J’ai noué une relation particulière avec Guillaume Legros. Quand nous nous sommes quittés, il m’a appelé pour me féliciter et surtout me dire que je peux le contacter si j’ai envie de parler où en cas de besoin. « Giggs », c’est vraiment quelqu’un de super. J’ai beaucoup de chance d’être bien encadré. Notamment aussi par Thierry Witsel, Marc Segatto, Pedro Gomez, qui gèrent ma carrière. Cet environnement me permet de prendre de bonnes décisions. Du moins, je l’espère… Car au final, c’est toujours moi qui décide, après avoir bien sûr discuté avec mon père. »
UN REPORTAGE DE DANIEL RENARD
Pas sûr d’être présent dimanche contre Stockel
Dimanche, 16 heures, le RFC Liégeois effectue son entrée dans la compétition nationale. Pour le championnat il devra attendre encore un peu. Alors, en guise de hors-d’œuvre, il y a la Coupe de Belgique. Initialement prévue à Stockel, cette manche a été inversée et c’est donc à Rocourt que le match aura lieu. Loïc Reciputi pourra-t-il ainsi effectuer ses grands débuts devant ses nouveaux supporters ?
« Ce n’est pas certain », répond l’intéressé. « J’ai souffert d’une tendinite au tendon d’Achille. Je suis donc resté une dizaine de jours sans m’entraîner. Ici, j’ai repris depuis le début de la semaine et je ne ressens aucune gêne. Pour moi, c’est bon. Maintenant, il est clair que la décision revient à l’entraîneur. Comme la concurrence est importante au niveau de l’entre jeu, il est possible que je sois réduit au rôle de spectateur. »
Le RFC Liégeois a brillé la saison dernière en Coupe. N’étant sorti que de manière très équivoque par Zulte-Waregem qui s’était vu offrir trois penalties.
« J’ai assisté à cette rencontre. L’ambiance était incroyable. Et Liège, qui avait fait jeu égal avec Waregem ne méritait pas d’être éliminé », assure Loïc, qui rêve de vivre une campagne comparable à celle-là. Pourquoi pas ? Si Dame Chance veut bien choisir son camp…
«Je comprends le Standard…»
Loïc Reciputi fait partie de ces nombreux jeunes, qui un jour au Standard, ont reçu leur bon de sortie.
Dans son cas, pas question de gamberger ou de crier au scandale. Au contraire, il trouve que la décision prise à son encontre est totalement… logique !
« Nous étions en U15. Une saison funeste me concernant », explique Loïc. « Je me suis fracturé le bras. j’ai contracté la maladie d’Osgood. J’ai dû faire face à de très nombreuses blessures. Si je me souviens bien, j’ai joué trois ou quatre matches complets cette saison-là. Il était évident que dans de telles conditions, le Standard n’allait pas me garder. Mais j’étais bien déterminé à revenir au premier plan. La première occasion m’a été offerte par le RFC Seraing. J’ai très vite été intégré au noyau de première. Manque de bol, suite à la sanction infligée par la FIFA, je n’ai pas pu m’imposer alors que j’étais bien parti pour le faire. Alors, quand l’offre de l’URSL Visé est arrivée, je n’ai pas hésité parce que ce club est stable, bien organisé, avec des dirigeants honnêtes. Je n’ai qu’un seul regret, j’aurais voulu remporter le titre. Le fait de monter via le Tour Final a juste été une bonne consolation »
«Très heureux pour Sami Lahssaini»
En catégories U10, U11, U12, U13, U14 et U15 au Standard, puis U16 et noyau de l’équipe première du RFC Seraing, Loïc Reciputi et Sami Lahssaini ont joué ensemble. Ils sont comme deux frères. Qui veulent, après avoir loupé le premier train, monter dans celui qui les amènera au plus haut niveau possible. « Quand j’ai appris que Sami avait signé à Metz, j’ai été très heureux pour lui. Il le mérite. Il va réussir. » En attendant, ces deux inséparables vont se retrouver adversaires, pour la première fois lors du derby liégeois.
