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par jfstassen » 19 nov. 2020, 15:34
Effectivement, le Portugal, la Grèce et le Danemark sont les trois contre-exemples... qui peuvent inspirer des espoirs.
Ils ont tous trois bénéficié d'un alignement des planètes qui doit beaucoup (pas tout, évidemment) à la chance. Aucune de ces trois nations n'était favorite au début de la compétition. Sur une telle réussite, il est aussi possible pour les Diables de remporter un Euro.
Le Danemark (qui ne doit sa qualification qu'à l'exclusion de la Yougoslavie) est sorti de sa poule grâce à un but inscrit à 10 minutes de la fin du dernier match, a gagné sa demi-finale aux tirs au but avant de remporter la finale face à une Allemagne grandissime favorite.
La Grèce a joué tous ses matches sur le fil du rasoir en 2004 (en poules, elle fut battue par la Russie et fit match nul contre l'Espagne).
Le Portugal a fait un Euro de merde (aucune victoire en phase de groupes, dans une poule très facile; et finalement aucun match remporté au terme du temps réglementaire, tout en commettant un petit hold up en finale).
Ce qu'on "demande" aux Diables, ce n'est pas une victoire chanceuse... mais une victoire qui montre la supériorité de l'équipe belge.
Bien sûr, je serais très heureux d'un trophée même remporté chanceusement.
Mais, pour remporter un trophée tel que ceux-là, il faut aligner les matches. Et, pour ce faire, il est clair que l'accumulation des performances doit être au rendez-vous. L'équipe belge a trop besoin que tout aille bien en même temps (aucune suspension et aucun blessé parmi les cadres, De Bruyne, Hazard, Lukaku, Courtois... tous en grande forme au même moment... 7 matches de suite). La Belgique ne dispose pas d'un réservoir comme celui de la France, de l'Espagne, de l'Allemagne, voire de l'Italie ou de l'Angleterre, ou même du Portugal. Il suffit de voir comme la simple suspension de Meunier, ou celle de Witsel, déséquilibre l'équipe.
Alors, c'est clair qu'avoir dans la même équipe les quatre joueurs cités plus haut, c'est une chance incroyable. Mais Didier Deschamps, par exemple, peut se permettre de laisser à la maison des tas de joueurs qui seraient sur le terrain dans quasiment n'importe quelle autre équipe participant à l'Euro. C'est plus ou moins aussi le cas de Löw ou de Luis Henrique. La Belgique ne peut malheureusement concurrencer ces sélections-là que sur un match ou deux.
Ce que je fustige, c'est la tendance à prétendre que, sans victoire finale au Mondial ou à l'Euro, cette génération aura raté son rendez-vous avec l'histoire. Je ne suis pas d'accord. Et je me demande ce qui pousse les joueurs à placer la barre si haut. Car, même sans cela, leur passage chez les Diables rouges peut déjà être considéré comme une belle réussite.