Ecoute, hier, j'ai participé à une visio avec un de nos plus gros clients français pour la gestion de nos productions pour les semaines à venir...Jean-Yves a écrit : ↑04 mars 2022, 13:15BloodAddict a écrit : ↑03 mars 2022, 17:20Une chose est en tout cas déjà certaine : en dehors de la catastrophe humanitaire et des enjeux géopolitiques, on va tous vraiment souffrir de cette guerre... même si on ne ramasse pas de missiles sur la tronche ici.
On pense souvent à la flambée des prix de l'énergie, surtout à cause du gaz russe.
Mais le fait est que l'Ukraine et la Russie étaient aussi de véritables greniers pour l'Europe.
80% de la production mondiale de tournesol vient de ces 2 pays. Et 85% des exportations vers les pays occidentaux viennent d'Ukraine, la Russie travaillant plutôt avec l'Asie. Pareil pour 35% de la production mondiale de blé qui venait de ces 2 pays.
Autant dire que ça va piquer sérieusement dans toute l'industrie alimentaire car ces volumes se sont volatilisés du jour au lendemain... et pour longtemps. Car quelle que soit l'issue du conflit, entre l'embargo qui se dessine pour les produits d'origine russe et l'impossibilité de semer et donc de récolter quoi que ce soit en Ukraine jusqu'à l'année prochaine au minimum...
Ca commence sérieusement à paniquer dans tout le secteur agro-alimentaire. J'ai déjà entendu que certains producteurs de pâtes étaient à l'arrêt en Italie, leur blé provenant majoritairement d'Ukraine.
D'autant plus que les grandes surfaces font, une fois de plus de la démagogie à fond, en se présentant comme les grands défenseurs vertueux du pouvoir d'achat de leurs clients et refusant donc pratiquement toutes les hausses de leurs fournisseurs, au lieu de comprimer leurs propres marges... fournisseurs que se retrouvent alors vite devant le dilemme de devoir tout arrêter ou de vendre à perte puisqu'ils n'ont presqu'aucune autre porte de sortie pour leurs produits.
Bref, on sort à peine du covid (enfin... on espère) qu'on est clairement déjà reparti pour un tour au niveau chômage et faillites d'entreprises![]()
Merci pour tes informations de terrain plus qu'inquiétantes.
Les grandes surfaces se retranchent derrière la fait qu'ils doivent aussi subir l'augmentation de l'énergie et celle de l'indexation importante des salaires de leurs employés...
On sort certes doucement de la crise sanitaire mais nous n'avons pas fini d'en subir les répercussions directes et indirectes : moratoire des faillites échus, commerces qui ne retrouveront pas de clientèle désormais à fond sur l'e-cmmerce, les effets retard du Covid sur la santé de centaine de milliers de personnes, état virtuel de faillite de la Wallonie, etc..
Je ne sais pas vers où l'on va mais rien n'incite à l'optimisme...![]()
D'habitude, le rapport de force est souvent en faveur de l'acheteur, surtout quand il pèse assez lourd chez un fournisseur. Je n'avais jamais ce gars avec des traits aussi tirés et avec un air aussi abattu

Forcément... la grande surface lui tient la tête sous l'eau cette année, avec des hausses tolérées à genre 3% pour les prochains mois (ben oui vous comprenez, on a déjà nos coûts à supporter dans nos magasins donc pas de hausse mon p'tit gars...) alors que nous, on lui annonce des prix qui explosent complètement pour toutes nos matières premières... si on en trouve! Or c'est la même musique avec son fournisseur de farine, d'œufs, de beurre, d'emballages, de carburant...
Comment veux-tu que le gars passe des nuits tranquilles quand il sait déjà très bien qu'il va droit dans le mur.
La plupart des entreprises alimentaires sont obligées de vendre au raz des pâquerettes à la grande distribution, généralement sans couvrir l'équivalent des matières premières nécessaires pour fabriquer ce qu'ils ont vendu pour pouvoir spéculer et espérer se refaire un bénef sur de bons achats. Evidemment, quand les prix explosent du jour au lendemain dans un contexte d'après-covid qui n'était déjà pas triste, c'est tout le château de cartes qui risque de s'écrouler...
Et je parle ici d'une grosse grosse boîte de plusieurs centaines de salariés et qui était en croissance forte depuis des années. Je n'ose imaginer le raz de marée social qui s'annonce chez des plus petits industriels agro-alimentaires...

Et pendant ce temps-là, les russes tirent sur une centrale nucléaire en Ukraine.