Ben tiens, en cherchant un peu sur mon ordi, j'ai retrouvé ces 3 articles du Soir de 1994 (postés, je pense, par Morsa il y a 2 ou 3 forums

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Notez que si les 2 premiers articles (mai 1994) parlent bien de problèmes financiers et de repreneurs (...), il faut attendre... le 8 décembre 1994 pour que les problèmes de stade deviennent publics...
Le 26 novembre on jouait contre le Cercle, et le 10 décembre le match contre Ekeren était remis.
Le 23 décembre 1994, l'organisme agrée AIB Vinçotte rendait un rapport duquel il ressortait que la sécurité des spectateurs n'était pas assurée en de nombreux endroits du stade.
Quelques jours plus tard le Bourgmestre de Liège, Henry Schlitz, signait une interdiction temporaire (ça je ne suis pas certain à 100%), interdiction rendue définitive le 13 janvier 1995 par son successeur Jean-Maurice Dehousse (ça je suis certain).
Je laisse l'intégralité des articles pour que vous puissiez bien vous rendre compte de la proportion consacrée à chaque 'problème' (sportif, financier, stade) dans les articles.
En gras, les parties essentielles.
8 décembre 1994 -> 13 janvier 1995, je crois qu'il n'y a pas besoin d'en rajouter énormément...
Le Soir Lundi 16 mai 1994
Les responsables de Sclessin n'auront pas été gâtés, cette saison, vis-à-vis du fameux «derby». La première fois, en Coupe, le Standard sortait de son plus sombre chapitre et les supporters avait logiquement choisi de boycotter le rendez-vous. Hier, tout était dit. Il était difficile de pardonner la défaite des «Rouches» à Waregem, d'autant que l'enjeu aurait été concret, dans le sens inverse, Seraing pouvant encore arbitrer le duel en évoluant à Charleroi. Le «derby» ne reflétait donc pas la même saveur qu'autrefois. Son caractère amical attira pourtant 10.000 témoins, soucieux de conserver une image positive d'une campagne ratée et, de l'autre côté, soucieux de voir, pour la dernière fois, un groupe dont les composantes risquent d'émiger sous d'autres cieux, en attendant la cruciale décision de mardi prochain.
En attendant Robert Waseige, d'un côté, en attendant un repreneur, de l'autre: l'explication liégeoise n'avait plus été aussi morose depuis la nuit des temps. Pour réveiller l'assemblée, les Limbourgeois, Vandereycken et Gerets, avait décidé d'offrir, eux aussi, leur cadeau d'adieu, en alignant des formations orientées vers le jeu offensif. La première période ne répondit cependant pas à leur attente, bien qu'elle permît à Gilbert Bodart de soigner son image de marque à l'égard de Paul Van Himst. Le citoyen de Verlaine fut en effet le plus sollicité au cours des 45 premières minutes, repoussant, notamment, un superbe envoi de Godfroid qui prenait la direction de la lucarne. En contre-attaque, le RC Liégeois donna sérieusement du fil à retordre à des «Rouches» bien organisés, mais sans imagination. Un éclair de Cruz aurait dû profiter à Soudan, mais l'ex-Gantois ne profita pas de ce service 18 carats.
Avides d'enterrer ce championnat, les acteurs avaient précipité leur souhait. Indignes vis-à-vis d'un public exprimant légitimement son mécontentement, les joueurs locaux reprirent le second acte avec de meilleures intentions. Le plus brillant d'entre eux, Patrick Asselman, offrit d'abord un formidable ballon que Wilmots crut conclure, mais Wegria était posté sur la ligne. À l'heure, Asselman négocia un autre service appréciable pour Goossens mais le jeune homme, sur son pied gauche, tira à côté. Repliés, les hommes de Gerets n'en restaient pas moins dangereux. Sans l'intervention de M. Goethals, ils auraient sans doute conquis le point qu'ils cherchaient. Y avait-il une faute lorsque Wégria et Goossens se disputèrent le ballon sur une longue transversale de Cruz? Toujours est-il que ce dernier ne se posa pas de question en convertissant le coup de réparation que l'homme en noir lui accorda. Le «derby» s'anima enfin, bien trop tard malheureusement. Rychkov, dont la rentrée dynamita un entre-jeu amorphe, offrit le «break» à Schepens, remarquable de sang-froid, avant que Sebwe ne réduise la marque. La conclusion revint à Wilmots, en partance pour les «States», avant que les supporters locaux n'envahissent le terrain. Qu'avaient-ils donc à fêter?
STÉPHANE THIRION
Standard: Bodart, Rednic, Léonard, Cruz, Genaux, Bisconti, Schepens, Soudan (58e mn: Rychkov), Goossens (74e mn: Smeets), Wilmots et Asselman.
Entraîneur: Vandereycken.
Club Liégeois: Lecomte, Wégria, de Sart (79e mn: Giusto), Quain, Quaranta, Deflandre, Oliseh, Machiels, Godfroid (67e mn: Habets), Milosevic et Sebwe.
Entraîneur: Gerets.
Arbitre: Goethals.
Buts: 72e mn: Cruz, sur penalty (1-0); 82e mn: Schepens (2-0); 85e mn: Sebwe (2-1); 88e mn: Wilmots (3-1).
Cartes jaunes: Godfroid, Deflandre et Lecomte.
Bodart et Genaux: l'attente
Si Marc Wilmots ne doit pas se faire de mauvais sang d'ici demain, Gilbert Bodart et Régis Genaux ne dormiront sans doute pas beaucoup, d'ici la communication officielle de Paul Van Himst.
Le portier du Standard n'a certainement plus de preuve à faire. Il tint pourtant à s'offrir une dernière partie sans reproche, ce qui fut le cas:
La décision du sélectionneur est sans doute déjà prise, mais je ne m'en fais pas. Le choix lui appartient en connaissance de cause. Je ne pense pas avoir personnellement failli à mon devoir.
Pour Régis Genaux, l'indécision est plus importante. La concurrence est rude, même si la nouvelle blessure, malheureuse, d'Olivier Suray, pourrait jouer en sa faveur:
J'aurais mauvaise grâce de dire que je ne m'inquiète pas, confie-t-il. Je ne dormirai pas beaucoup d'ici mardi, et si je ne suis pas appelé, je serai très déçu. Une réaction contraire ne correspondrait pas à mon caractère. J'évalue mes chances à 50-50 et le fait d'avoir été invité aux tests médicaux m'offre un certain optimisme. J'ai prouvé, en outre, que je n'étais pas seulement un arrière d'aile mais aussi un «stopper» quand le contexte l'imposait. Je croise les doigts.
Plus serein, Philippe Léonard pourrait, finalement, être le plus surpris de la bande si, d'aventure, Paul Van Himst l'intégrait à son effectif, ce qui ne constituerait pas réellement une surprise en fonction des besoins du «fédéral» dans le secteur défensif!
A Sclessin, l'heure est désormais au changement. René Vandereycken était satisfait d'avoir bouclé le parcours avec une victoire, avant de tirer sa révérence:
Le tournant se situa contre l'Antwerp, regrette-t-il. Nous méritions de l'emporter, ce soir-là, d'autant que le but de Wilmots était parfaitement valable. Le même jour, Charleroi s'imposa de toute justesse, sur un goal contesté contre Waregem. Les circonstances auraient pu être plus favorables, mais ce ne fut pas le cas. Inconsciemment, les joueurs ont cru, ensuite, que la mission était devenue impossible. Notre lamentable sortie, à Waregem, refléta cet état d'esprit.
S. Th.
Demain, une bonne nouvelle?
Tous les regards seront sans doute tournés vers les États-Unis, demain, mais à Rocourt, ce pôle d'intérêt aura une importance plus que quelconque.
La seconde échéance offerte par les administrateurs aux dirigeants expire mardi soir. Soucieux de travailler dans la plus totale discrétion, Pierre Delahaye, André Marchandise et consorts n'ont dévoilé aucune piste. Les pessimistes estiment que ce mutisme est de mauvais augure. Les autres s'accrochent à une bonne nouvelle, qu'ils guetteront avec impatience.
La fusion avec Seraing fut, longtemps, une piste appréciable. Bien que tue, elle avait de fortes raisons d'intéresser les deux parties mais les négociations ont, semble-t-il, échoué. Le groupe «P V Assurances», l'actuel président de Prayon, M. Farine ou, encore, l'ancien responsable du «Great Old», M. Paques sont autant de solutions évoquées dans les coulisses de Rocourt.
A l'égard d'Eric Gerets, de ses joueurs et des supporters, il est souhaitable qu'une décision positive soit annoncée, demain soir. Car le RC Liégeois ne fut-il pas, aussi, une des révélations de la saison fraîchement écoulée? En mariant l'expérience et la jeuneusse, Gerets a réussi une campagne fantastique.N'oublions pas d'inclure l'enthousiasme général, dans ce bilan, confesse le Limbourgeois. Je n'aurai peut-être plus jamais l'occasion de travailler dans un contexte aussi merveilleux. Tous ensemble, comme on dit, nous avons «bossé» la main dans la main. Il y eut quelques accrochages, bien utiles, mais je n'oublierai jamais ce passage à Rocourt. Je souhaite à beaucoup de collègues d'y vivre ce que j'y ai vécu.
La décision, si positive soit-elle, est indispensable. Le nombre de joueurs en partance risque, en effet, de devenir impressionnant. Oliseh et Sebwe sont déjà «casés». Arnold a signé un pré-accord avec Charleroi. Quain, Giusto, Wégria et Milosevic peuvent partir dans des conditions plus que décentes. Et même les éléments qui sont sous contrat, comme Jean-François Lecomte (qui annonce son mariage pour le 4 juin, avec nos féliciations!) ne seraient pas retenus à tout prix...S. Th.
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Mercredi 18 mai 1994
Les sympathisants du Royal Club Liégeois devront patienter jusqu'au 4 juillet pour connaître l'avenir de leur cercle favori. Depuis l'offre de reprise émise par les dirigeants l'hiver dernier, l'Assemblée générale du matricule 4 s'est déjà réunie à deux reprises.
Le 17 avril, elle accordait un délai supplémentaire d'un mois en annonçant que cinq «pistes» étaient étudiées. L'échéance expirait hier, mais l'Assemblée générale a, de nouveau, reculé la décision finale en la reportant au premier lundi de juillet, date qui correspond, en fait, à la reprise des entraînements.
A priori, ce nouveau sursis ressemble à un coin de ciel bleu pour le «Great Old». Des cinq pistes retenues en avril, deux ont été conservées par les dirigeants et il est souhaitable, bien entendu, que l'une d'elles aboutisse. Les repreneurs potentiels ont désiré garder l'anonymat, afin de ne pas perturber les négociations. Il s'agit d'un homme d'affaires liégeois à la recherche d'investisseurs qui s'associeraient pour la reprise du club et d'un groupe de consultants bruxellois représentant des intérêts américains.
Par ailleurs, le club a sollicité des organismes financiers afin de dégager des lignes de crédit pour faire face aux échéances les plus urgentes: cette requête est en cours.
Enfin, l'organisation de solidarité, à l'initiative des sympathisants, a rapporté deux millions de francs, alors que les messages de soutien ne cessent de pleuvoir au secrétariat de Rocourt.
Si Pierre Delahaye et ses associés ne cachaient pas un optimisme «certain», il n'en reste pas moins que la gestion sportive du club devient un cas inquiétant. Eric Gerets et ses élèves prendront incessamment congé de leurs chaussures. Or, ils espèrent sans doute passer leurs vacances dans la sérénité! Ajoutons que les deux millions récoltés seront investis pour venir en aide à l'école des jeunes mais que la gestion de celle-ci deviendra indépendante de celle du club.
Nous aurons un entretien avec les joueurs aujourd'hui, indique Pierre Delahaye. Ceux qui sont en fin de contrat recevront une offre de prolongation et seront libres de l'accepter ou non. Cette offre ne sera pas faramineuse, évidemment, mais elle n'atteindra pas non plus un seuil indécent. Quant à ceux qui sont, pour l'heure, sous contrat, ils resteront chez nous à moins qu'un club ne se manifeste et réponde à nos exigences. Nous sommes dans l'impossibilité de désigner un entraîneur dans la mesure où le repreneur éventuel sera peut-être soucieux de le choisir, même s'il appert que Daniel Boccar ferait l'affaire dans l'intérêt de tous.
L'attente se prolonge donc à Rocourt. Mais il n'est pas impossible qu'en définitive, le club poursuive avec l'aide d'organismes financiers qui accorderaient ce que d'autres refusent...
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Le Soir 8 décembre 1994
L’affaire des pylones de Rocourt, RFCL – Ekeren remis
Tirant le Diable par la queue, sur les plans sportif et financier, accumulant les contretemps, le Club liégeois est décidément maudit. Hier après-midi, à quelques minutes du dernier entraînement de la semaine, Daniel Boccar fut informé par sa direction que son équipe ne pourrait pas jouer contre Ekeren. En cause, un des 4 pylônes supportant les ampoules d'éclairage menace de s'effondrer dans les tribunes! La tempête de ces derniers jours est manifestement la cause de cette horrible menace. Inquiétés par l'inclinaison inhabituelle d'un des pylônes, les dirigeants du club ont fait appel aux pompiers de Liège qui ont rendu le verdict que vous connaissez. Lundi, une commission déléguée par la ville de Liège viendra examiner, en détail, les causes et les effets de cette burlesque situation. Faudra-t-il remplacer, démolir ou réparer celui qui empêchera la «lanterne rouge» de se produire contre Ekeren? Quelle que soit la réponse, l'éventualité de travaux entrepris menacerait également l'organisation du prochain match, contre Malines, le 20 décembre. A moins que cela soit moins grave que prévu. A moins que les Liégeois jouent leur match sur un autre terrain...
L'Union belge a été avertie de la situation et a entériné la remise de la rencontre face à Ekeren. Une catastrophe pour Daniel Boccar et ses élèves. Déjà le couteau sur la gorge, ils pourraient voir filer leurs concurrents directs s'ils prennent des points ce week-end. Moralement, cette situation serait difficile à supporter.
Je suis abattu, confessait Boccar hier soir. Car, cette semaine, j'ai pratiquement dû freiner les gars à l'entraînement. Nous avions beaucoup parlé en début de semaine et chacun était persuadé qu'il fallait vaincre ou mourir, contre Germinal. Un adversaire que je classe parmi les équipes à battre, chez nous, au même titre qu'Ostende, le RWDM, le CS Bruges ou La Gantoise, auxquels nous avons pris des points. L'emporter ce dimanche aurait fait un bien fou au moral et nous aurait permis d'aborder un affrontement plus délicat avec les Malinois. Je ne sais pas si je dois penser à ce match contre Malines. Ne devrais-je pas plutôt directement évoquer le déplacement à Lommel, à la reprise?
Attaqué par toutes les vagues, le bateau du Great Old ne coule pas encore, mais la tempête fait rage. Rien ne concorde, décidément, pour qu'il débarque à quai les pieds au sec. A la recherche de quelques deniers pour éventuellement louer un joueur, le club va devoir débloquer un budget pour réparer son pylône vieillissant. En sachant que la rénovation des trois autres suivra, indubitablement. Bien sûr, il y a les assurances, mais, en attendant, avouons que les Liégeois ont un moral d'enfer pour résister à tout cela...
Aucune date n'a encore été dénichée pour le report de l'explication avec le Germinal.
S. Th.